Malgré la morosité ambiante, il faut reconnaitre que l’on ne s’ennuie guère dans ce charmant pays des paradoxes. Alors que l’Opposition est interdite de manifester, invitée à se tenir tranquille et menée à la baguette par.la police et la maréchaussée qui font respecter sans rechigner les arrêtés de zélés préfets, pendant donc que
les libertés sont piétinées et des voix étouffées à Dakar, le Chef est obligé à New York où il se trouve de se cacher des membres de cette même opposition ! Drôle de situation que celle que vit depuis ce dimanche notre bien-aimé et respecté Président, poursuivi par une meute d’opposants disposés à lui balancer des propos qui, à Dakar, leur auraient valu un séjour direct à la prison de Rebeuss ! Un président traqué comme un fugitif
et dont l’hôtel est tenu secret comme s’il s’agissait de celui d’un redoutable terroriste. Comme ça nous change… Dans la Grosse Pomme où il est allé assister à l’Assemblée générale des Nations Unies, voir notre Chef se cacher de ses compatriotes, ça ne manque pas de piquant assurément ! Au Chef, l’Amérique lui rappelle un
principe bien élémentaire. Les droits de se rassembler et de protester qu’il dénie à son peuple y sont sacrés et là-bas, en Amérique, la Constitution est tout aussi sacrée et tous les droits qui sont gravés dans le marbre de cette charte fondamentale sont scrupuleusement respectés.
Ici, de petits préfets, agissant bien évidemment sur ordre, peuvent se permettre de remettre en question des droits fondamentaux et reçoivent même pour cela des félicitations ou des promotions ! Les interdictions, dans ce pays, c’est pour les autres. Ceux qui ne sont pas avec le Chef. Cela fait désordre d’interdire aux accompagnants d’un opposant de rentrer dans une ville. Seul le
leader a reçu l’autorisation d’y pénétrer. Les autres
membres de la délégation ont dû garer leurs voitures et attendre sagement son retour. Y a pas plus belle connerie que cette image disgracieuse. Des citoyens interdits.d’accès dans une ville de leur propre pays comme s’il.s’agissait de dangereux criminels. Sans doute des «.forces occultes » !
Celui qui considère qu’on lui fait un compliment en le traitant de tailleur constitutionnel pense être le seul à comprendre le droit. Il le dit, le murmure à l’oreille de juges obséquieux qui l’appliquent sans renâcler. Pendant qu‘un autre se proclame garant de la stabilité, ne se privant point de réprimer. Et ce sont les lois américaines qui font un pied de nez au Chef, l’obligeant à se cacher.dans un pays où l’on ne s’amuse pas avec les lois et où les partisans du Chef et l’opposition manifestent
bruyamment côte à côte depuis dimanche. Excellente image d’une vraie démocratie !
kaccoor bi – le temoin