Diouf Sarr seul au front….

par admin

La bataille contre la propagation du coronavirus est l’affaire de tous, n’a-t-on eu de cesse d’entendre. C’est ce qui explique d’ailleurs le ballet des chefs de l’opposition au Sénégal, avant-hier, au palais. Devait-on en arriver au point où Macky Sall se sente obligé de les recevoir pour mieux les impliquer ? ‘’EnQuête’’ pose le débat sur le niveau d’implication de ceux qu’on appelle les leaders d’opinion et qui ne sont pas que les hommes politiques

‘’Les leaders d’opinion constituent une frange de la population qui est importante, tant bien dans leur capacité à mobiliser que dans leur aptitude à influencer les gens. Je les appelle les personnes intermédiaires. Ils sont ceux qui constituent le lien entre les organisations qui veulent impulser un comportement et les gens qui vont adopter le comportement’’. Ainsi définit cette catégorie de personnes le docteur en sciences de l’information et de la communication, spécialisé dans la communication de changement d’attitudes et de comportements, Falilou Bâ. Eu égard à cela, l’on peut dire qu’ils sont importants dans ce combat que mène le Sénégal contre la Covid-19.

Qu’ils soient hommes politiques connus et reconnus, chefs religieux respectés, chefs coutumiers honorés, artistes copiés ou même ‘’badienu gox’’, chefs de quartier ou ASC écoutés et suivis, ils peuvent tous apporter leur contribution dans cette lutte. ‘’Nous sommes dans un pays comme le Sénégal où leurs voix comptent et leurs paroles sont écoutées, leurs gestes imités systématiquement. Je pense qu’ils devaient être à la première ligne de ce combat au niveau du discours, de l’exemplarité par les méthodes’’, remarque Dr Falilou Bâ qui est par ailleurs chercheur à l’Ecole supérieure d’économie appliquée (Esea – ex-Enea).

A presque trois semaines de lutte contre ce virus qui s’est déclaré en Chine en décembre dernier, il est constaté que le gouvernement, ou disons le ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr est le seul soldat au front. ‘’On se rend compte que la communication est beaucoup plus gouvernementale. Les leaders d’opinion sont soit annihilés par cette puissance médiatique gouvernementale, soit ils n’ont pas pu avoir la place qu’ils devraient avoir. Ne l’ont-ils pas par volonté ou parce qu’ils n’ont pas eu les possibilités de s’imposer ?’’, analyse Dr Bâ.

Le doctorant en sciences de l’information et de la communication du laboratoire Imsic des universités Aix-Marseille et Toulon, Alioune Badara Guèye, semble dire la même chose. ‘’La guerre déclarée à la Covid-19 a nécessairement réuni les Sénégalais autour de l’essentiel : combattre l’ennemi. C’est donc à partir de ce référentiel porté par les pouvoirs publics que les leaders d’opinion se sont mobilisés pour sensibiliser les Sénégalais, même si la conjonction des difficultés rencontrées fait que nous avons du mal à lever le flou sur les éléments à retenir pour définir leurs actions sur le terrain. Et surtout les modalités de leur mode opératoire, en tant que meneurs d’un champ sur lequel ils exercent une forte tutelle. Aussi, la formalisation et la matérialisation de leurs mobilisations sont difficilement repérables dans leurs actions, pour que les émotions, les convictions et les interprétations individuelles deviennent homogènes, à mesure que la crise avance’’, examine-t-il.

En outre, Dr Ba et Dr Guèye sont formels : les leaders d’opinion n’ont pas joué véritablement leur rôle. ‘’Les leaders d’opinion peinent à placer leurs discours et doivent être plus présents pour créer une sorte d’émulation et amener la bonne information dans les contrées les plus reculées du Sénégal’’, selon Dr Guèye. Docteur Bâ, lui, trouve également ‘’qu’on ne les sent pas comme on devrait les sentir, pour pousser les populations vers le comportement à adopter. On ne les sent pas réellement’’ ou disons à quelques exceptions près.

En effet, les mesures prises par l’Église sénégalaise de surseoir à certains événements religieux sont un signal fort. Elle montre, par l’exemple, la voie à suivre. Il en de même pour le khalife général des tidjanes, Serigne Babacar Sy Mansour. Il a ‘’fermé’’ les ‘’zawiyas’’ de Tivaouane. Aucune prière collective ne s’y tient et encore moins la ‘’hadara jummah’’. Pourtant, il est l’un des piliers importants de la tijanya. Grâce à l’attitude du khalife général des tidjanes, il a été évité un quiproquo autour de l’interdiction des prières collectives dans les mosquées. Ce qui n’a pas été le cas dans toutes les villes du Sénégal. Aussi, il a pris la décision, depuis le week-end dernier, de confiner les pensionnaires du grand ‘’daara’’ logé dans la grande mosquée. Il y a 500 enfants qui y apprennent le Coran. Il a décidé, vu la propension du coronavirus, de les maintenir dans l’espace qui leur est réservé à côté de la grande mosquée. Ni talibés ni enseignants n’en sortent, alors que le Sénégal n’est même pas encore à cette étape. Serigne Babacar Sy Mansour est en avance sur le gouvernement et donne le bon exemple à ses talibés.

‘’Les acteurs étatiques ont parfois du mal à exprimer leur autorité et à se défaire de l’emprise des acteurs socioculturels’’

S’il est clair que la seule communication gouvernementale n’est pas suffisante, c’est à se demander si elle est efficiente, surtout quand des personnalités de l’Etat vont à l’encontre des recommandations qu’eux-mêmes font. On a vu, avant-hier, le président Sall donner la main, au palais, à Serigne Modou Kara. Le secrétaire général de la Présidence, Mahamad Boun Abdallah Dionne, est allé prier à Touba, après la sortie de l’arrêté sur la fermeture des mosquées. Ce qui avait causé des émeutes, particulièrement à Yoff-Layène.

Des mauvaises images que renvoient les autorités ? ‘’Je ne sais pas si c’est une mauvaise image, mais c’est une contradiction que les autorités envoient dans l’esprit des populations. Si la commande gouvernementale est de fermer les mosquées et de ne pas pousser les populations à ne pas se rassembler dans ces milieux, voir le secrétaire général du gouvernement aller dans une mosquée pour prier, peut donner un signal contradictoire. Maintenant, il faut voir ce qui était à l’origine de ce déplacement. Est-il allé apporter une parole qui pourrait dissuader les populations qui étaient dans cette dynamique de ne pas le faire où il y était pour, à la limite, braver l’interdiction du ministre de l’Intérieur’’, d’après Dr Bâ.

Il y a, par conséquent, cette double lecture qui peut être ‘’gênante’’ et ‘’mal interprétée’’, selon lui. Malheureusement, Boun Dionne n’a pas su donner l’explication claire et nette publiquement. Pourtant, les réponses à ces questions ‘’pourraient constituer un élément de clarification. Et si cette clarification n’est pas faite comme il se doit, cela peut embrouiller plus qu’éclairer’’, prévient l’enseignant à l’Esea.

Docteur Alioune Badara Guèye, pour sa part, a un autre angle de vue. ‘’Dans ce combat contre le coronavirus, les acteurs étatiques ont parfois du mal à exprimer leur autorité et à se défaire de l’emprise des acteurs socioculturels (surtout religieux). Du coup, ils adoptent, par moments, des comportements bannis pour ne pas vexer certains leaders religieux. Ce qui fait que leurs actions semblent être caractérisées par un paradoxe : celui qui consiste à aller à l’encontre du principe qu’ils ont, eux-mêmes, défini en opérant des comportements qui ne renvoient pas aux discours de mobilisation dans lesquels ils appellent les populations à adopter des attitudes responsables dans ce contexte d’urgence sanitaire au sein duquel chacun doit être à la hauteur de la gravité de l’instant’’, affirme-t-il.

‘’Chaque membre du gouvernement devrait être un symbole, une parole et une exemplarité’’

Le moins que l’on puisse dire est que le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf, est à cette hauteur. Il semble être seul au front et semble las. Pourtant, considère Dr Falilou Bâ, ‘’tous les membres du gouvernement devraient montrer leur engagement et ne pas faire comme si le ministre de la Santé est le seul maître à bord. Ils doivent montrer qu’ils peuvent être d’autres maîtres à bord dans leur fief et dans leur ministère et leurs prérogatives. On a l’impression que c’est le combat d’une seule personne, d’un seul ministre et que tous les autres doivent simplement venir montrer leur accompagnement. Je pense, puisqu’on a un gouvernement assez étoffé, que chaque membre devrait être un symbole, une parole et une exemplarité. En multipliant ainsi ces symboles-là et ces discours-là, on pourrait avoir une portée beaucoup plus intéressante que si on laisse une seule personne porter un même discours et toujours le même symbole’’, déplore Dr Bâ.

Il conçoit que sur le plan du symbole, cela puisse être intéressant, mais à un moment donné, ‘’cela peut être à la limite redondant, d’autant plus que le discours ne change pas. Chaque jour, il fait une comptabilité des cas et nous dire de manière inlassable que les gens qui sont infectés ou affectés par ce virus se portent bien. Ce discours est porté par une seule personne, ce qui peut finalement lasser. Je pense qu’on gagnerait à changer de porte-parole de temps à autre, pour permettre une certaine dynamique, d’autant plus qu’on ne sent pas les autres membres du gouvernement dans ce discours. Cela peut être, à la limite, harassant ou lassant’’, regrette Dr Bâ.

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Diouf Sarr seul au front….

par admin

La bataille contre la propagation du coronavirus est l’affaire de tous, n’a-t-on eu de cesse d’entendre. C’est ce qui explique d’ailleurs le ballet des chefs de l’opposition au Sénégal, avant-hier, au palais. Devait-on en arriver au point où Macky Sall se sente obligé de les recevoir pour mieux les impliquer ? ‘’EnQuête’’ pose le débat sur le niveau d’implication de ceux qu’on appelle les leaders d’opinion et qui ne sont pas que les hommes politiques

‘’Les leaders d’opinion constituent une frange de la population qui est importante, tant bien dans leur capacité à mobiliser que dans leur aptitude à influencer les gens. Je les appelle les personnes intermédiaires. Ils sont ceux qui constituent le lien entre les organisations qui veulent impulser un comportement et les gens qui vont adopter le comportement’’. Ainsi définit cette catégorie de personnes le docteur en sciences de l’information et de la communication, spécialisé dans la communication de changement d’attitudes et de comportements, Falilou Bâ. Eu égard à cela, l’on peut dire qu’ils sont importants dans ce combat que mène le Sénégal contre la Covid-19.

Qu’ils soient hommes politiques connus et reconnus, chefs religieux respectés, chefs coutumiers honorés, artistes copiés ou même ‘’badienu gox’’, chefs de quartier ou ASC écoutés et suivis, ils peuvent tous apporter leur contribution dans cette lutte. ‘’Nous sommes dans un pays comme le Sénégal où leurs voix comptent et leurs paroles sont écoutées, leurs gestes imités systématiquement. Je pense qu’ils devaient être à la première ligne de ce combat au niveau du discours, de l’exemplarité par les méthodes’’, remarque Dr Falilou Bâ qui est par ailleurs chercheur à l’Ecole supérieure d’économie appliquée (Esea – ex-Enea).

A presque trois semaines de lutte contre ce virus qui s’est déclaré en Chine en décembre dernier, il est constaté que le gouvernement, ou disons le ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr est le seul soldat au front. ‘’On se rend compte que la communication est beaucoup plus gouvernementale. Les leaders d’opinion sont soit annihilés par cette puissance médiatique gouvernementale, soit ils n’ont pas pu avoir la place qu’ils devraient avoir. Ne l’ont-ils pas par volonté ou parce qu’ils n’ont pas eu les possibilités de s’imposer ?’’, analyse Dr Bâ.

Le doctorant en sciences de l’information et de la communication du laboratoire Imsic des universités Aix-Marseille et Toulon, Alioune Badara Guèye, semble dire la même chose. ‘’La guerre déclarée à la Covid-19 a nécessairement réuni les Sénégalais autour de l’essentiel : combattre l’ennemi. C’est donc à partir de ce référentiel porté par les pouvoirs publics que les leaders d’opinion se sont mobilisés pour sensibiliser les Sénégalais, même si la conjonction des difficultés rencontrées fait que nous avons du mal à lever le flou sur les éléments à retenir pour définir leurs actions sur le terrain. Et surtout les modalités de leur mode opératoire, en tant que meneurs d’un champ sur lequel ils exercent une forte tutelle. Aussi, la formalisation et la matérialisation de leurs mobilisations sont difficilement repérables dans leurs actions, pour que les émotions, les convictions et les interprétations individuelles deviennent homogènes, à mesure que la crise avance’’, examine-t-il.

En outre, Dr Ba et Dr Guèye sont formels : les leaders d’opinion n’ont pas joué véritablement leur rôle. ‘’Les leaders d’opinion peinent à placer leurs discours et doivent être plus présents pour créer une sorte d’émulation et amener la bonne information dans les contrées les plus reculées du Sénégal’’, selon Dr Guèye. Docteur Bâ, lui, trouve également ‘’qu’on ne les sent pas comme on devrait les sentir, pour pousser les populations vers le comportement à adopter. On ne les sent pas réellement’’ ou disons à quelques exceptions près.

En effet, les mesures prises par l’Église sénégalaise de surseoir à certains événements religieux sont un signal fort. Elle montre, par l’exemple, la voie à suivre. Il en de même pour le khalife général des tidjanes, Serigne Babacar Sy Mansour. Il a ‘’fermé’’ les ‘’zawiyas’’ de Tivaouane. Aucune prière collective ne s’y tient et encore moins la ‘’hadara jummah’’. Pourtant, il est l’un des piliers importants de la tijanya. Grâce à l’attitude du khalife général des tidjanes, il a été évité un quiproquo autour de l’interdiction des prières collectives dans les mosquées. Ce qui n’a pas été le cas dans toutes les villes du Sénégal. Aussi, il a pris la décision, depuis le week-end dernier, de confiner les pensionnaires du grand ‘’daara’’ logé dans la grande mosquée. Il y a 500 enfants qui y apprennent le Coran. Il a décidé, vu la propension du coronavirus, de les maintenir dans l’espace qui leur est réservé à côté de la grande mosquée. Ni talibés ni enseignants n’en sortent, alors que le Sénégal n’est même pas encore à cette étape. Serigne Babacar Sy Mansour est en avance sur le gouvernement et donne le bon exemple à ses talibés.

‘’Les acteurs étatiques ont parfois du mal à exprimer leur autorité et à se défaire de l’emprise des acteurs socioculturels’’

S’il est clair que la seule communication gouvernementale n’est pas suffisante, c’est à se demander si elle est efficiente, surtout quand des personnalités de l’Etat vont à l’encontre des recommandations qu’eux-mêmes font. On a vu, avant-hier, le président Sall donner la main, au palais, à Serigne Modou Kara. Le secrétaire général de la Présidence, Mahamad Boun Abdallah Dionne, est allé prier à Touba, après la sortie de l’arrêté sur la fermeture des mosquées. Ce qui avait causé des émeutes, particulièrement à Yoff-Layène.

Des mauvaises images que renvoient les autorités ? ‘’Je ne sais pas si c’est une mauvaise image, mais c’est une contradiction que les autorités envoient dans l’esprit des populations. Si la commande gouvernementale est de fermer les mosquées et de ne pas pousser les populations à ne pas se rassembler dans ces milieux, voir le secrétaire général du gouvernement aller dans une mosquée pour prier, peut donner un signal contradictoire. Maintenant, il faut voir ce qui était à l’origine de ce déplacement. Est-il allé apporter une parole qui pourrait dissuader les populations qui étaient dans cette dynamique de ne pas le faire où il y était pour, à la limite, braver l’interdiction du ministre de l’Intérieur’’, d’après Dr Bâ.

Il y a, par conséquent, cette double lecture qui peut être ‘’gênante’’ et ‘’mal interprétée’’, selon lui. Malheureusement, Boun Dionne n’a pas su donner l’explication claire et nette publiquement. Pourtant, les réponses à ces questions ‘’pourraient constituer un élément de clarification. Et si cette clarification n’est pas faite comme il se doit, cela peut embrouiller plus qu’éclairer’’, prévient l’enseignant à l’Esea.

Docteur Alioune Badara Guèye, pour sa part, a un autre angle de vue. ‘’Dans ce combat contre le coronavirus, les acteurs étatiques ont parfois du mal à exprimer leur autorité et à se défaire de l’emprise des acteurs socioculturels (surtout religieux). Du coup, ils adoptent, par moments, des comportements bannis pour ne pas vexer certains leaders religieux. Ce qui fait que leurs actions semblent être caractérisées par un paradoxe : celui qui consiste à aller à l’encontre du principe qu’ils ont, eux-mêmes, défini en opérant des comportements qui ne renvoient pas aux discours de mobilisation dans lesquels ils appellent les populations à adopter des attitudes responsables dans ce contexte d’urgence sanitaire au sein duquel chacun doit être à la hauteur de la gravité de l’instant’’, affirme-t-il.

‘’Chaque membre du gouvernement devrait être un symbole, une parole et une exemplarité’’

Le moins que l’on puisse dire est que le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf, est à cette hauteur. Il semble être seul au front et semble las. Pourtant, considère Dr Falilou Bâ, ‘’tous les membres du gouvernement devraient montrer leur engagement et ne pas faire comme si le ministre de la Santé est le seul maître à bord. Ils doivent montrer qu’ils peuvent être d’autres maîtres à bord dans leur fief et dans leur ministère et leurs prérogatives. On a l’impression que c’est le combat d’une seule personne, d’un seul ministre et que tous les autres doivent simplement venir montrer leur accompagnement. Je pense, puisqu’on a un gouvernement assez étoffé, que chaque membre devrait être un symbole, une parole et une exemplarité. En multipliant ainsi ces symboles-là et ces discours-là, on pourrait avoir une portée beaucoup plus intéressante que si on laisse une seule personne porter un même discours et toujours le même symbole’’, déplore Dr Bâ.

Il conçoit que sur le plan du symbole, cela puisse être intéressant, mais à un moment donné, ‘’cela peut être à la limite redondant, d’autant plus que le discours ne change pas. Chaque jour, il fait une comptabilité des cas et nous dire de manière inlassable que les gens qui sont infectés ou affectés par ce virus se portent bien. Ce discours est porté par une seule personne, ce qui peut finalement lasser. Je pense qu’on gagnerait à changer de porte-parole de temps à autre, pour permettre une certaine dynamique, d’autant plus qu’on ne sent pas les autres membres du gouvernement dans ce discours. Cela peut être, à la limite, harassant ou lassant’’, regrette Dr Bâ.

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