Le parti islamiste Ennahdha semble à nouveau dans le viseur des autorités tunisiennes. Après l’arrestation de son président Rached Ghannouchi, en avril dernier, ce sont certains de ses plus hauts cadres qui ont eu à faire à la police ces derniers jours.
Leur président est en prison depuis près de cinq mois, les locaux de leurs partis fermés par la même occasion par les autorités et pourtant Ennahdha faisait part ouvertement ces jours-ci de sa volonté d’organiser malgré tout le congrès annuel du mouvement dans les semaines à venir.
C’était sans compter sur la réaction des autorités tunisiennes. Depuis quatre jours, des opérations de police ciblent de hauts cadres du parti.
Tout a commencé samedi dernier avec l’assignation à résidence d’Abdelkarim Harouni, président du Conseil de la Choura, sorte d’organe consultatif interne. L’homme a depuis été arrêté pour des suspicions présumées de corruption.
Il y a aussi eu, dans la foulée, l’arrestation, ce mardi, pour quelques heures, de Hamadi Jebali, ancien Premier ministre. Libéré depuis, il a appris en même temps que les Tunisiens que c’était au tour de Mondher Ounissi, président du parti par intérim d’être arrêté.
Des arrestations qui créent peu d’émoi en Tunisie où le parti islamiste semble discrédité. Une large portion de l’opinion publique tunisienne l’accuse d’avoir fait passer les intérêts du parti avant ceux de la patrie pendant la décennie post-révolutionnaire.
Amira Souilem