Flagrante contradiction !

par pierre Dieme

Pour ceux qui en doutaient encore, il est permis maintenant de taire les suspicions et avoir la certitude que le Chef fera ses valises en avril prochain après que son successeur aura été élu en février. Dans la ville sainte de Touba où il a fait beaucoup de réalisations en termes d’infrastructures sans réussir à entrer dans les cœurs des talibés, il a effectué son dernier « Ziar» en sa qualité de président de la République. Il y retournera certainement en 2024 en bon talibé avec ses habits d’ancien chef de l’Etat et, peut-être, d’opposant à celui qui lui succèdera en février prochain.

A Touba où se bousculent tous les leaders politiques, l’absent le plus présent reste le leader de l’opposition. Il a payé d’un emprisonnement le fait de constituer le cauchemar d’un pouvoir convaincu de sa popularité et décidé à ne lui laisser la plus petite liberté de manœuvre. D’ailleurs l’éminent tailleur constitutionnel, l’homme des basses et sales œuvres du pouvoir, l’a définitivement écarté de la course à la présidentielle.

La loi, c’est lui qui l’interprète, la dit et la souffle à l’oreille des juges et procureurs dociles. Et personne ne doit le contredire. A travers les agitations et gesticulations du tailleur constitutionnel et celles de son collègue de l’Intérieur, tout concourt à montrer que leur stratégie est d’éliminer leur pire cauchemar quel qu’en soit le prix à payer. Et malgré leur volonté de piétiner les lois qu’ils interprètent selon leur dessein, y en a qui osent soutenir que le Sénégal est un Etat de droit.

S’affrontant même à l’éminent professeur Kader Boye qui n’est pas prêt à les lâcher en dépit de l’agitation stérile des enragés « gratte-papiers de la République », selon l’heureuse formule du Professeur Mary Teuw Niane. L’éminent Kader Boye, que rien ne peut ébranler, en a remis encore hier une couche sur le tableau noirci d’actes aux antipodes d’un Etat de droit que des caudataires tentent de peindre en rose.

Et c’est dans ce contexte que le Chef a invité, hier à Touba, les chefs religieux à s’impliquer dans la résolution des tensions qui secouent la sous-région, notamment au Niger, au Burkina Faso, au Mali. Tiens, il n’envoie plus nos Jambars au Niger ? Pourquoi souriez-vous donc bêtement ? Plutôt inviter ces honorables marabouts à s’investir pour ramener la sérénité dans les cœurs dans un pays où deux camps antagonistes se re- gardent en chiens de faïence tout en étant prêts à s’entre-dévorer.

Un scénario qui n’augure rien de bon et écrit par celui qui demande aux religieux de s’impliquer dans la sous- région au lieu de balayer devant sa propre porte !

PS : Le Sénégal a le peuple le plus travailleur au monde, n’en doutons pas. A preuve, par ces travailleurs des collectivités territoriales qui, après s’être battus pendant des années pour obtenir une fonction publique locale, sont en grève de- puis des semaines pour bénéficier d’augmentations de salaires. Et nos gens ne s’amusent pas : depuis des lustres, et en application de leur mot d’ordre de grève illimitée, il ne travaillent plus qu’un seul jour par semaine : le lundi. Tant pis pour les usagers. Et puisque lundi prochain ce sera le Magal, ces braves hommes et femmes seront donc restés deux semaines sans travailler. Naturellement, ils vont toucher leurs salaires à la fin du mois. Et après cela, on viendra nous dire que le Sénégal n’est pas un beau pays !

Par KACCOR, Le Témoin

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