Procureure de la République de 1976 à 1984, la magistrate Dior Fall Sow, à la retraite, dans un entretien paru ce mardi dans les colonnes du quotidien « L’As », a rappelé les principes qui régissent le parquet.
La procureure donnait son avis sur les sorties multiples du procureur en service.
« Nous avons l’article 9 de notre statut qui rappelle les qualités d’un digne et loyal magistrat et qui nous dit comment prendre conscience du rôle qui nous est dévolu, qui nous parle du devoir de réserve : ne pas commenter publiquement certaines décisions de justice ou certaines affaires lorsqu’elles sont en instruction, parce que le secret de l’instruction est un principe judiciaire et il est important de s’y conformer », rappelle la dame.
Elle a rappelé comment exerçait-elle sa fonction dans le respect des règles édictées par la fonction. « Moi j’ai été procureure de la République pendant 8 ans, et lorsque je prends une décision en mon âme et conscience, personne ne peut faire de sorte que je vienne me justifier, parce qu’on n’a pas à se justifier et je ne peux en rendre qu’à mon supérieur hiérarchique qui se trouve être le procureur général. Et même lui, s’il ne me demande pas, je ne lui dis rien », rappelle la dame.
C’est pourquoi elle manifeste son incompréhension sur les sorties multiples du parquet. « Personnellement, je ne comprends pas. Parce que le fait de se présenter tout le temps pour discuter, c’est un problème pour un magistrat »
Affaire Juan Branco : Les interrogations du Procureur Dior Fall Sow !
Dans un entretien exclusif avec nos confrères de « L’As quotidien », la première femme procureur au Sénégal s’est prononcée sur l’affaire Juan Branco, avocat au barreau de Paris et conseiller du leader de Pastef, Ousmane Sonko. Sur cette question précise, elle a posé sur la table de son cadet et des autorités judiciaires des questions qui attendent des réponses. « Il lui a d’abord été interdit de venir défendre son client, ce qui est un problème. Ils ont donné des raisons, … ce qui est leur droit » dit-elle d’emblée.
Lorsqu’il a été arrêté, mis sous contrôle judiciaire et exilé après quelques jours passés en prison, le procureur se pose pas mal de questions. « C’est une situation un peu surprenante parce que quand on est sous contrôle judiciaire, on reste dans le pays, le passeport confisqué… C’est un problème parce que les chefs d’inculpation sont importants, ce sont des crimes pratiquement commis » fait savoir l’ancienne procureure.
« Pourquoi de nombreux détenus qui ont les mêmes inculpations que lui et qui sont donc passibles de la chambre criminelle, ne bénéficient pas de ce même contrôle judiciaire ? » s’est-elle interrogée.
Dakaractu
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