Pourtant elle avait bonne réputation et savait se
couvrir dignement de ses toges pour cacher ses troubles. Longtemps, dans ce pays, elle a été servie par des hommes et femmes de grande valeur, indépendants, jouissant d’une grande liberté de conscience et drapés d’élégance républicaine en plus d’être d’une intégrité morale irréprochable. Des hommes et des femmes dont les actions continuent encore de servir de boussole à ceux d’entre leurs héritiers qui
veulent rester debout. Voyez comme on nous l’a rendue si garce aujourd’hui, si bien que personne ne la sublime, ceux au nom de qui elle est rendue, c’est-à- dire nous, la regardant au contraire avec mépris. Ils doutent de son intégrité morale. Cette bonne dame, qui a été chérie par des hommes au sens des responsabilités républicaines très aigu, est devenue méconnaissable aujourd’hui. Elle voit ses toilettes balafrées et trainées dans la boue de la réprobation. Elle est désignée à la vindicte populaire et peine à se défendre. Et même si elle essaie de se donner bonne conscience, il y a la multitude qui doute encore de son impartialité. Bien qu’elle réclame une indépendance pour disposer librement de son corps, elle est
maltraitée et violentée. Cette bonne dame porte les traits de ce qui reste de notre Justice que ses premiers époux ne reconnaitraient plus. Dormez du sommeil du juste Pères Ousmane Camara, Kéba Mbaye, Abdoulaye Mathurin Diop, Isaac Foster, Ousmane Goundiam etc… Cette dame si prude hier, on lui a fait prendre des chemins sinueux et escarpés tracés par le Prince. Et personne ne peut interdire aux justiciable d’émettre des doutes sur sa flagrante partialité. Elle ne dit plus le Droit, on le lui dicte sans fausse pudeur. Elle fonctionne au gré des humeurs du Prince qui emprisonne et condamne. C’est en fait
selon la tête du client. Pendant que des criminels
économiques et violeurs sont en pantoufles chez
eux, parce que proches du Prince, des gens dont le seul tort est de ne pas penser comme le Prince dorment sur la paille humide de nos prisons. Quand des juges ordonnent la liberté provisoire, un Procureur tout- puissant dépendant du Prince par ministre interposé s’y oppose. Quel intérêt à retenir en prison un détenu presque mourant ? Quel plaisir y a-t-il à ruer dans les brancards pour remettre en prison des gens qui ne sont ni des criminels ni voleurs mais sont juste poursuivis pour avoir usé de la liberté d’expression que leur confère la Constitution ? Quand on assiste à tous ces hiatus, il est naturellement permis de ne pas faire confiance à cette belle dame qui doit retrouver sa bonne réputation de jadis et ne mérite pas d’être réduite à monnayer ses charmes. Un grand chantier en perspective…
PS : Dans notre billet intitulé « Charognards »
paru dans notre édition d’hier, Kaccoor a fait allusion à un ancien ministre qui attendrait comme un charognard que Sonko clamse pour le dévorer.
L’ancien ministre d’Etat Babacar Gaye nous a câblés pour se plaindre et dire qu’en fait ses commentaires dans un débat opposant les avocats deSonko à des partisans du pouvoir à propos de l’état du leader de Pastef ont été sortis de leur contexte, déformés puis illustrés par une photo (dont nous avons appris qu’elle avait gagné un prix international), le tout étant le fait de gens
mal intentionnés. Kaccor ayant fait son commentaire sur la base de ces propos et photos prêtés à Babacar Gaye, dont nous n’avons pas mentionné le nom, nous présentons donc à l’intéressé nos excuses les plus plates pour ce préjudice que nous lui aurions fait subir.
kaccoor bi – le temoin