L’arrestation et l’inculpation de l’opposant sénégalais le plus populaire, Ousmane Sonko, non moins président du parti Pastef, dissout par l’autorité administrative dans un énième dossier semblent parties pour ne rien aménager du quotidien des Sénégalais
Les manifestations contre l’inculpation d’Ousmane Sonko, même elles se sont estompées par endroits, continuent de plomber les activités des «gorgorlus». Une situation déjà lourde de conséquences qui pourraient impacter négativement l’économie de la consommation si l’accalmie totale n’est pas retrouvée. Mobile money, transports de marchandises, commerces « Tiak tiak » : des sous-secteurs rudement éprouvés par la tension socio-politique.
L’arrestation et l’inculpation de l’opposant sénégalais le plus populaire, Ousmane Sonko, non moins président du parti Pastef, dissout par l’autorité administrative dans un énième dossier semblent parties pour ne rien aménager du quotidien des Sénégalais. En effet, depuis son arrestation vendredi dernier puis son inculpation le lundi suivant, l’économie de la consommation sénégalaise est mise à rude épreuve. Déjà, pendant longtemps, le commerce électronique a été esseulé par des arrêtés interminables du gouverneur à la circulation des motos sur le périmètre du département de Dakar. Cette circonscription administrative la plus dynamique en termes de mobilité et surtout de vitalité économique du Sénégal s’est vu complètement anéantie. Les acteurs du e-business ont ainsi vu leurs chiffres d’affaires chuter drastiquement à cause de ces restrictions. A plusieurs reprises, les usagers des deux roues ont fustigé les arrêtés du gouverneur de Dakar. Lesquels arrêtés se fondent sur la sécurité publique. Toujours au registre des restrictions, le lundi 31 juillet, le gouvernement a annoncé la suspension de l’accès à internet sur téléphone via les données mobiles en raison de la «diffusion de messages haineux et subversifs» sur les réseaux sociaux, après les appels à manifestations liés à l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko. Un droit illégalement confisqué puisqu’ailleurs des situations pareilles ou quasi-similaires se sont passées sans que de pareilles restrictions ne soient prises. Certes, dans une certaine mesure, il est tout à fait compréhensible que les autorités prennent des mesures hardies pour rétablir l’ordre public mais cette suspension doit être délimitée dans le temps. Et depuis mercredi, le ministre en charge de la communication, des Télécommunications et de l’économie numérique a encore annoncé la suspension temporaire du réseau social Tik Tok. Et probablement dans les jours à venir si la situation actuelle ne s’estompe pas, il est à craindre le durcissement.
LES USAGERS DES TRANSFERTS D’ARGENT EPROUVES
Le marché des transferts d’argent a pris un vrai envol au Sénégal. Les petits montants des ménages via Wave et Orange money, les opérateurs les plus usités, s’avèrent plus conséquents en termes d’utilité sociale quotidienne. Ils sont combien de citoyens à trouver la dépense quotidienne en milieu de matinée ou dans l’après-midi pour assurer le déjeuner familial par le transfert à partir du lieu où ils se trouvent ? Toute cette facilitation est aujourd’hui plombée pour les usagers.
L’APPROVISIONNEMENT CORRECT DU MARCHE DE LA CONSOMMATION A RISQUE
Des localités comme Dakar et le Sud du pays, fortement secouées par les derniers évènements, sont à surveiller de près pour assurer un approvisionnement correct du marché de la consommation. L’activité commerciale est au rythme plus lent qu’en temps normal. Car, les commerces s’ouvrent dans une incertitude totale. A Dakar et à Ziguinchor, la tension est vive. Les citoyens se déplacent prudemment au risque de se faire prendre au piège des manifestations violentes contre l’inculpation d’Ousmane Sonko. Quid du déplacement des particuliers tout comme les gros transporteurs, notamment les camions citernes pour l’approvisionnement en carburant, ou autres transporteurs de marchandises ? Il faut dire que là aussi, la situation est loin d’être rassurante.
Jean Pierre MALOU