A moins de 8 mois de l’élection présidentielle 2024, le débat sur l’éligibilité de Karim Wade se pose. Lundi, les acteurs de la commission politique du dialogue nationale se sont penchés sur la question annonçant à leur sortie la révision des articles L28 et L29 pouvant permettre au fils de l’ancien président Abdoulaye Wade d’être éligible. Hier mercredi, la révision de son procès devant la Crei ( Cour de répression et de l’enrichissement illicite) a été discutée.
Ce jeudi, le Collectif des avocats de Karim Wade a tenu à apporter des précisions sur le cas de leur client au regard de la loi électorale, dans un communiqué publié ce jeudi. « Certaines déclarations publiques laissent entendre que Karim Wade ne pourrait être éligible sans une modification du code électoral. Ces déclarations sont gravement erronées », soulignent, d’emblée, les robes noires.
Me Demba Ciré Clédor Ly et ses camardes informent que : « Karim Wade n’a pas été privé de ses droits civils et politiques par l’arrêt de la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (CREI) du 23 mars 2015 qui l’a condamné en violation des principes fondamentaux du droit pénal comme l’ont constaté de très nombreuses décisions de justice internationale notamment celles du Comité des Droits de l’Homme de l’Organisation des Nations Unies (ONU) ».
Car, expliquent-ils : « Si l’article L.29 du code électoral prévoit une privation automatique et administrative d’inscription sur les listes électorales des personnes frappées de certaines condamnations, l’article L.30 limite cette interdiction à une durée de cinq (5) ans ».
Ainsi, rappellent-ils, « depuis le 21 août 2020, Karim Wade est électeur et éligible en vertu de la Loi électorale sénégalaise ».
Pour ses conseillers, Karim Wade a été victime de graves et récurrentes violations de ses droits fondamentaux, c’est pourquoi, font-ils savoir: » le Comité des droits de l’homme des Nations Unies a jugé que l’arrêt de la CREI violait le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et a demandé à l’État du Sénégal de faire réexaminer la déclaration de culpabilité et la condamnation de Karim Wade par une juridiction supérieure ».
Concernant la révision de la loi de la Crei qui entraine une révision du procès de Wade-fils, les robes noirs rappellent que : « Depuis sa condamnation, Karim Wade n’a cessé de réclamer la révision de son procès ».
Cependant, les conseillers de Karim se réjouissent du fait que « le Dialogue National initié par le président de la République et regroupant la société civile, les partis politiques de la majorité et de l’opposition, ait unanimement acté la révision du procès de Karim Wade ».
Aminata Diouf