“On a entendu dire d’une façon récurrente que l’État, ses plus hautes autorités, les forces de défense et de sécurité font être déférées devant la Cour pénale internationale (Cpi). C’est de la fanfaronnade”. C’est la réplique du ministre des Forces armées, Me Sidiki Kaba, à Juan Branco, l’un des avocats de l’opposant Ousmane Sonko. À en croire le ministre, s’exprimant en compagnie du Premier ministre, Amadou BA, et trois de ses collègues du gouvernements (Ismaïla Madior Fall, Antoine Diome et Abdou Karim Fofana) : “Ceux qui le disent n’ont ni la qualité, ni la capacité de le faire.”
Au contraire, accuse-t-il : “Il y a une confusion volontaire parce qu’on veut ternir l’image de l’État du Sénégal. Mais, il y a aussi une volonté qui est de saper le moral des forces de défense et de sécurité, afin de les démobiliser.”
Il ajoute : “Ils confondent le maintien de l’ordre et la violation des droits de l’homme. La Cpi convoque des crimes graves comme les crimes de génocide, les crimes contre l’humanité, les crimes de guerre et les crimes d’agression.”
Ce qui n’est pas le cas, souligne-t-il, au Sénégal, où défend-il, “les forces de défense sont formées. Elles ont la capacité, la maîtrise des lois du pays et aussi elles sont professionnelles dans leurs actions. Elles sont républicaines et responsables. Leur action est encadrée.”
Il persiste et signe : “Le Sénégal est un État de droit. Il est aujourd’hui dit de façon violente que l’État du Sénégal est un État qui viole les droits de l’homme. Je voudrais pouvoir vous dire que cet État est un État de référence en matière des droits de l’homme. C’est le premier pays au monde qui a ratifié le statut de Rome. Quand vous allez au siège de la Cpi, le premier drapeau au monde est le drapeau du Sénégal. Le Sénégal a ratifié aussi l’ensemble des conventions internationales et régionales qui actent qu’il est attaché aux principes des droits de l’homme notamment aux principes juridiques, moraux et philosophiques de la charte des Nations Unies.”
Me Sidiki Kaba n’a pas manqué de faire la leçon aux organisations de la société civile.
“Parce que, justifie-t-il, il s’agit de marquer une impartialité lorsqu’il y a des situations de violation des droits de l’homme, une certaine indépendance et une universalité dans les positions. Il faut qu’on se dise aussi qu’on ne peut pas adopter une indignation sélective. On doit lorsqu’on parle des droits, ces droits étant indissociables, interdépendants et universels, regarder partout pour dénoncer ceux qui les violent, et dire en même temps comment il faut les réparer”.