Situation du Sénégal : Ce que nous attendons de Macky Sall

par pierre Dieme

Le Chef de l’Etat, Macky Sall s’est prononcé ce mercredi en Conseil des ministres sur les événements qui ont secoué la nation sénégalaise. Il a donné des garanties sur l’engagement de l’Etat à maintenir l’ordre et la sécurité et à venir au secours des victimes. Un engagement ferme que nous saluons tout en espérant que ce sera suivi d’effets immédiats, comme promis. Mais, nos souhaits vont plus loin. Car, nous estimons qu’il faudra des gestes forts de décrispation notamment à l’issue du dialogue national qui est en cours.

Cette fois-ci, les acteurs doivent prendre en compte toute la mesure de la gravité de la situation et de l’importance d’inscrire, inéluctablement, le Sénégal, sur les rampes du changement. Le but est de permettre à notre pays de faire face, d’une façon optimale, aux nouvelles donnes liées à la menace terroriste et à la découverte du gaz et du pétrole. Ces fortes mutations qui nous frappent en pleine figure exigent de la part des gouvernants et de toutes les forces vives de la Nation, une cogitation féconde afin de contourner ce spectre de l’instabilité continue du Sahel et la menace qui pèse sur certains États de disparaître à long terme de la carte. Nous savions tous que la menace était réelle. Mais ce que nous ne savions pas vraiment ou que nous ne voulions pas savoir, c’est qu’elle était déjà là, dans nos murs.

C’est justement, pour cette raison, que nous aurions aimé en savoir un peu plus sur ces « Forces occultes « . Car, il faudrait bien que les sénégalais soient davantage sensibilisés afin de participer activement à la sauvegarde de l’impératif sécuritaire. Car, les Forces de défense et de sécurité sont certes compétentes et efficaces en plus d’un patriotisme qui forge le respect, mais la collaboration de la population est salutaire. Malheureusement, toujours après de tels événements malheureux, on n’en sait jamais un peu plus.

Et cette ignorance a l’inconvénient d’alimenter le doute et de créer une forme de somnolence de populations capables pourtant d’intégrer ces nouvelles donnes sans verser dans la panique. Il va de soi que nous attendons également des autorités que le jeu électoral soit beaucoup plus transparent et soit désormais à l’abri des moyens non-conventionnels de lutte. Il faut désormais un jeu franc, sincère, inclusif et transparent. C’est au peuple de décider. Et on doit se le tenir pour dit.

Enfin et ça aussi, c’est apparu dans le communiqué du Conseil des ministres, il faut de vraies politiques de jeunesse qui transcendent l’appartenance partisane. Notre politique de l’emploi ne saurait réussir que si elle intègre la mutation vers la priorisation du secteur primaire notamment l’agriculture. Les importations de blé, de riz, de maïs et autres sont aberrantes dans un pays comme le nôtre. Si nous n’avons pas d’avantages comparatifs dans ce domaine pour améliorer la balance des paiements, on l’aura dans quels secteurs ?

Si nous ne sommes pas premiers en industrie et en technologie, on doit au moins être les premiers en agriculture, dans la pêche, l’artisanat, etc. C’est cela qui permettra d’absorber cette masse de jeunes sans emplois et de désamorcer cette bombe sociale qui est réelle. En clair, si on sait prendre les bonnes décisions, rectifier et travailler, on pourrait gagner dans tous les secteurs. Pas seulement au football, en Afrique.

Assane Samb

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