Un nième appel au dialogue de la part de Macky Sall, bien dans un contexte tendu. Si d’aucuns espèrent qu’il cherche une issue heureuse, Momar Diongue lui pense le contraire et parle de « raisons cachées. »
Macky dit « tendre la main » et réitère son appel au dialogue. Entre jeu de dupes, calculs politique et stratégie électorale pour diviser l’opposition, Momar Diongue lit entre les lignes évalue les non-dits de cet appel et évoque les raisons suivants. Pour ce dernier, on peut en douter car à dix mois de la présidentielle et de la fin d’un mandat, à quoi bon appeler à un dialogue ? « On peut accorder un préjugé à Macky car il peut avoir trois raisons cachées. Il pourrait être tenté de rompre la dualité avec Yewwi et Ousmane Sonko en parlant de Dialogue. Mimi lui pense que cet appel ne vise qu’à diviser l’opposition », argumente Momar.
Avec la mise en place des Mouvement des forces vives contre le 3ième mandat, Macky serait tenté de casser cette dynamique unitaire mais aussi avec la société civile et les mouvements citoyens. « En invitant au dialogue, si une partie de l’opposition répond à la main tendue, cela peut avoir une cassure.
La troisième raison c’est que Macky acculé de toute part ne veut pas avoir à subir les évènements et initiant un dialogue et reprendre la main du point de vue symbolique », révèle l’analyste. A ce titre, ce dialogue peut-être une occasion d’aborder le processus électoral. Mais ce dernier a tancé aussi la société civile d’être des acteurs de la violence. A cette question, Momar Diongue, note que Macky pourrait avoir des intentions inavouées. « C’est assez curieux qu’il en fasse l’appel en ce moment prévu alors qu’il avait raté des tournants. Je dois rappeler qu’après 2019 il avait lancé cet appel. Une occasion pour déclarer « bayinaniou niouthie ndiathie » (Ndlr : il a fini de faire les coups tordus en politique). Mais on s’est rendu compte que les mauvaises habitudes ne meurent jamais. Deuxièmement le Covid a été une occasion saisie par ce dernier d’appeler à un large consensus. L’opposition y avait pris part. Deux tournants clés pour amorcer un dialogue clé et durable à un moment pareil. A 10 mois de la présidentielle, alors il faut être dubitatif et je considère qu’il y a des rasons cachées », répond Momar Dingue.
Candidature d’Idrissa : de la connivence ou de la mésalliance
La candidature d’Idrissa Sec fait débat. Interpellé sur cette question Momar Diongue n’y va pas par quatre chemins mais tout en mettant les points sur les « i ». Il pense que « cette candidature peut-être une connivence comme elle peut-être une candidature de mésalliance. Deux vieux briscards de la politique Macky et Idy. Depuis qu’Idy a déclaré sa candidature, il ne cesse d’envoyer des piques à l’opposition mais ménages Macky. » L’analyste rappelle que Idy était vent debout contre 3ième candidature de Wade en 2012 mais, dit-il, « cette même détermination n’est pas sentie face à Macky Sall ». « Je demande à être édifié car si Khalifa, Karim ne sont pas des candidats de même qu’Ousmane Sonko, il faudra faire l’élection avec un candidat qui ait quand même quelque peu d’envergure et il pourrait s’agir d’Idrissa Seck dont Macky sait qu’il ne pourra le battre à aucune élection présidentielle. Idy en 2016 malgré avec une partie de l’opposition avec lui n’avait eu que 20% et depuis lors, il ne peut pas reproduire les mêmes résultats et Macky sait que ce dernier ne pourra le battre ». Et de poursuivre : « Idy devrait éviter une mascarade électorale et d’avoir une candidature qui peut légitimer et rendre plus crédible une élection ou Macky y sera au cas où Khalifa, Sonko et Karim ne vont pas participer. »
Bby : un jeu politique de haute voltige
Par rapport à la coalition Benno bokk yaakar, Momar Diongue estime que si cette candidature d’Idy est celle de la mésalliance elle peut avoir un effet d’entrainement sur la composante de Bby. Macky a eu à être investi par des membres de son parti et non les alliés dont l’Afp, le Ps etc. « Macky n’est édifié face à cette posture des allées et c’est une raison pour lesquelles, en lançant un dialogue, il pourrait leur montrer qu’il demeure le maitre du jeu et peut- être, dissuader les alliés qui seraient tentés de le lâcher. C’est un jeu politique de haute voltige qui va s’opérer et il va falloir observer les mois prochains et être très attentif », espère-t-il.
MOMAR CISSE