Le président Macky Sall a réitéré samedi après la prière de l’Aïd El Fitr son appel au « dialogue et à la concertation dans le respect de l’État de droit ». Un discours qu’il avait tenu lors de son adresse à la nation le 3 avril, à l’occasion de la fête de l’indépendance. Pour Moussa Diaw, analyste politique, cet appel est teinté de chantage.
Dr Diaw affirme que, «sous le label de dialogue politique, on sent une forme de chantage, comme si le Président disait : s’ils ne participent pas, ça veut dire qu’un certain nombre de problèmes ne seront pas résolus», a-t-il confié à L’Observateur.
Dans son face-à-face avec la Rfm, le chef de l’Etat ne s’est pas prononcé clairement sur ses intentions. «Il propose un dialogue, mais un dialogue à 9 mois de la présidentielle, il me semble que c’est un peu tard, puisque pour dialoguer, il faut un apaisement, une sérénité et que les termes du dialogue soient clarifiés avec des propositions concrètes. Mais proposer dans un climat de forte tension avec des actes politico-judiciaires et une traque des membres de l’opposition, ça pose problème. Ça ne permet pas de faire des propositions qui pourraient intéresser l’ensemble des leaders, même si les questions abordées sont importantes», a assuré Dr Diaw.
De son côté, Mamadou Sy Albert reste convaincu que, dans ce dernier virage, la question de la troisième candidature accélère la tension. «Ce qui est inquiétant, c’est qu’on ne sait pas où est-ce que le Président veut aller. Est-ce que c’est un dialogue pour trancher les questions de parrainage, la question Khalifa- Karim, les questions de sa participation ou non à la Présidentielle, ou est-ce que c’est un dialogue pour discuter à bâtons rompus et après, laisser les problèmes en entier ? C’est là le gros problème avec le Président ».
Salif SAKHANOKHO