Lui faire entrevoir le bout d’une vérité qui lui échappe, lui et ses flagorneurs qui ne voient pas plus loin que leur nombril. Qui pour lui faire savoir que ceux qui l’entourent lui mentent ? Seigneur, qui pour lui faire comprendre que nous savons qu’ils mentent et qu’ils savent qu’ils mentent ?
Qui pour lui dire que, dans les chaumières et partout dans les rues, on ne parle que d’une méchanceté et d’une volonté de détruire des vies par l’humiliation qui lui seraient prêtées ? Qui pour lui faire savoir que ces enfants du pays à qui il ouvre toutes grandes les portes des prisons n’ont rien fait qui puisse motiver leur séjour dans les geôles ? Qui pour lui dire qu’il ne fait que raviver haine, colère et ressentiment dans les cœurs ?
Qui pour lui exprimer que les humeurs populaires se dressent chaque jour contre son Pouvoir ? Qui pour lui faire saisir que, malgré ses bons résultats dans le domaine des infrastructures, une frange de son peuple ne veut même pas le voir en peinture et zappe quand son visage apparait sur le petit écran ? Qui pour lui faire concevoir qu’il est atteint par l’usure du pouvoir et que personne ne cautionne cette purge qui ne dit pas son nom et dont sont victimes les militants d’un parti politique ?
Ils sont actuellement plus de 300 prisonniers politiques- 323 pour être précis dans les geôles du pays. Jamais il n’y a eu autant de prisonniers politiques au Sénégal ! Tous des jeunes dont des enseignants que leurs élèves réclament. De jeunes chefs d’entreprises qui semaient le bonheur, soutenaient des démunis sont privés de liberté.
Tous en prison pour un délit de pensée. C’est désespérant de voir nos réputés enquêteurs passer leur temps à traquer les posts et vidéos de citoyens sur les réseaux sociaux pendant que de grands criminels circulent. Le dernier prisonnier en date de ce régime n’est assurément pas à sa place. Il n’est ni un délinquant financier ni un criminel. C’est un fonctionnaire émérite qui sert l’Etat.
Rien dans son « post » qui lui vaut un séjour carcéral depuis hier, et que seuls les littéraires peuvent produire, n’a d’offensant. Seigneur, faites, je vous en prie, que le Chef et ses caudataires retrouvent leurs esprits et qu’ils sachent qu’ils seront les véritables pyromanes qui pourraient faire cramer ce beau pays par leur entêtement à forcer un impossible car illégal et illégitime troisième mandat.
KACCOOR BI – LE TEMOIN