Procès partisans de Me Abdoulaye Tall et ceux du maire Cheikh Issa Sall : « Vous travaillez à la mairie, restez-y », savonne le juge

par pierre Dieme

Le lutteur Mapathé Diop alias Assurance et Matar Sall ont été jugés pour coups et blessures volontaires et mise en danger de la vie de Pape Aly Diatara. Pour rappel, le 16 mars dernier, un groupe de personnes à bord d’un pick-up, faisait le tour des quartiers pour essayer d’éteindre les édifices publics incendiés par des manifestants.
« Le jour du 16 mars, ils m’ont trouvé dans mon quartier et m’ont pourchassé avec leur pick-up. Ils m’ont battu en prétextant que c’est moi qui cherchais à semer le désordre dans la ville », a expliqué Aly Diatara.
El Hadji Yoro Amadou Tall (petit frère de Me Abdoulaye Tall) qui était en compagnie d’Aly Diatara, prendra la fuite quand il a vu le pick-up plein de nervis. Il sera poursuivi par Assurance. Caché dans une maison, il va appeller son grand-frère Serigne Ousmane Tall au secours.
Aly Diatara n’a dû salut qu’après l’intervention de Serigne Ousmane Tall.
Les prévenus dans la dénégation
Assurance et Matar Sall, qui est le frère du maire de Mbour Cheikh Issa Sall, ont nié avoir violonté Aly Diatara.
Le juge Dème et le maître des poursuites n’ont pas manqué de sermonner les prévenus.
« Nous sommes dans un pays de droit et chaque personne est libre de manifester. Vous n’êtes pas investis de cette mission de sécurité publique. Vous travaillez à la mairie, restez-y. Ce n’est pas de votre rôle de traquer qui que ce soit dans cette ville. Mème s’ils ne sont pas dans la légalité, si vous les trouvez en train de manifestez cela ne vous concerne pas. Il y a des personnes qui sont spécialement formées au maitien de l’ordre. Kou nek na yemm fimou wara yem. Nous ne sommes pas dans la jungle, nous sommes dans un pays de droit », savonne juge Dème.
Le procureur d’abonder dans le même sens, en lançant aux prévenus : « Ceux qui manifestent ont le droit de le faire dans les règles de la démocratie qui le leur autorise. Manifester est un droit. Toute personne a le droit de manifester son mécontentement dans la légalité, sans heurts et sans affrontements. Peu importe la manière dans laquelle elle manifeste. Cependant, il ne faut pas qu’elle sème la terreur ou fasse des casses. Nul n’a le droit de se faire justice soit-même. Chacun est libre, le combat ce n’est pas dans la rue, mais lors des élections. Chaque combat a ses règles, mais que cela se fasse dans les règles et le respect de la loi. »
Dès la prise de parole de Me Abdoulaye Tall, le procès a failli virer au pugilat entre avocats partisans du Pastef contre ceux de l’Apr.
Maître Abdoulaye Tall demandera aux prévenus si en 2019, ils ne lui avaient pas posé un guet-apens. Les nerfs se chauffent entre Me Tall et Matar Sall, mais le président va couper court aux échanges de bornes fontaines.
« Vous êtes des parents, user de vos bons esprits. Le temps de la politique a une fin mais les liens de parentés ne cesseront jamais. Peu importe le politicien avec qui vous êtes. Cela ne mérite pas que vos liens de parenté soient dissous ou massacrés », charge le juge Dème.
Maitre Abdoulaye Tall, lui, a expliqué aux juges que s’il n’était pas avocat de la partie civile, il serait celui des prévenus.
« Parce que ce sont mes jeunes frères. Je croyais que c’était des gentlemen et qu’à la barre, ils allaient reconnaître leur tort et présenter des excuses. Malheureusement, ils sont dans la dénégation. Nous sommes tous des parents, on se connaît. Vous êtes du pouvoir, mais sachez que je suis là et je suis de l’opposition », dit Me Tall. Applaudissements
de l’assistance.
Il sera recadré par le juge : « nous sommes au tribunal, il n’y a pas de parti au pouvoir ou d’opposition ».
Maitre Tall demandera le franc symbolique et une application bienveillante de la loi pour « ses jeunes frères » prévenus.
Pour Me Étienne Dione, avocat de Matar Sall, il faut que les règles du jeu se déroulent de manière contradictoire.
L’avocat de Assurance, Me Fall, a attiré l’attention sur le désaccord que cause la politique dans la vie de tous les jours.
Assurance et Matar Sall, qui ont comparu libres, seront fixés sur leur sort mardi prochain.

Seneweb Khady NDOYE Correspondante Mbour –

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