Alors que d’aucuns évoquent son inéligibilité, le socialiste demeure imperturbable, traduisant en actes son calendrier politique. Il promet, une fois élu président de « semer les graines d’un Sénégal de l’espoir, de la modernité »
Khalifa Ababacar Sall, candidat déclaré, à la présidentielle de 2024, est parti début février, à la rencontre de ses compatriotes, dans le cadre d’une tournée nationale dénommée « Mottali Yéené ». Alors que d’aucuns évoquent son inéligibilité, le socialiste demeure imperturbable, traduisant en actes son calendrier politique. Il promet, une fois élu, président de la République de « semer les graines d’un Sénégal de l’espoir, de la modernité, de la solidarité et de l’ouverture ».
« Khalifa Ababacar Sall, c’est la discrétion en action. L’humilité dans le comportement, la persévérance et le courage, à toute épreuve », confesse d’emblée, un ami d’enfance de l’ancien maire de la capitale sénégalaise. L’homme est méthodique et organisé. Décrit comme un « conservateur » discret, tolérant et sans histoires, Khalifa réitère sans cesse, son ancrage au socialisme, mais se dit ouvert, à toutes les obédiences politiques, éprises de justice, animées par le désir d’installer le Sénégal, sur les rampes du développement. « Je suis un militant socialiste ancré dans les valeurs humanistes : l’égalité des chances, la justice sociale, la répartition équitable des ressources, la solidarité et le culte de l’intérêt général. Je suis déterminé à concrétiser les nobles ambitions que je nourris, pour le peuple sénégalais. Et rien ne saurait ébranler la confiance que je porte en vous », écrit-il, sur sa page officielle Facebook.
L’homme s’est hissé en politique par étapes, sans faire de bruits, parvenant au poste de député, ministre, maire de Grand-Yoff, puis maire de la capitale sénégalaise, Dakar.
Khalifa Sall est de la trempe des individus nés sous une bonne étoile. Ces êtres venus au monde, pour servir leur communauté. « Les charges de la vie publique ont presque raccourci son adolescence. Il est de ces génies précoces, doués d’un sens poussé de l’intelligence sociale qui n’ont point de temps à perdre », témoigne un de ses amis d’enfance. « Un leader né, un conciliateur qui a toujours su aller au-delà des divergences, tout en restant jalousement ancré, à ses opinions et croyances », poursuit-il.
En 1983, Khalifa Sall est élu député à l’Assemble nationale sénégalaise. Il avait alors tout juste 26 ans, devenant au passage, le plus jeune élu de l’histoire de la représentation parlementaire. Il va échelonner les postes, gagnant au fil des ans, en expérience.
Un projet qui transcende les appartenances et chapelles
En 1993, il entre au gouvernement comme ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des Relations avec les Assemblées. En 1998, il est nommé ministre plein et hérite du portefeuille du Commerce et de l’Artisanat. Il occupera ses fonctions ministérielles, jusqu’en 2000, année de la chute des socialistes. D’ailleurs, c’est Khalifa, jeune ministre, secrétaire à la vie politique du Parti Socialiste (PS) qui admet face caméras, en toute sérénité, la perte de pouvoir du régime du président Diouf au profit de Wade. Un exercice complexe qui conforte à souhait son ancrage républicain, sa posture démocrate et son sens précoce de responsabilité et d’esprit de dépassement, pour les privilèges qui vont souvent de pair, avec la gestion du pouvoir.
A quelques mois d’un scrutin présidentiel décisif, pour l’avenir du Sénégal, Khalifa Sall part à la rencontre des sénégalais, dans le cadre d’une tournée nationale dénommée « Mottali Yéené ». En politique averti, il appréhende, parfaitement l’incontournable nécessité d’aller trouver ses compatriotes là où ils se trouvent. Une tournée qui l’a déjà mené à Rufisque, Diamnadio, Sebi, Diourbel, Tambacounda, Kedougou et qui devrait le conduire dans l’ensemble des 46 départements du pays, souffle-t-on, dans son cabinet politique. « Tout au long de cette tournée, je vous entretiendrai de cette ambition qui transcende les appartenances et les coteries. Elle se veut une synthèse de nos différences et de nos contradictions. Je serai à votre écoute, l’esprit ouvert et le cœur en communion d’idées avec vous. Travaillons ensemble pour une nation ancrée dans les valeurs fondatrices, un État fort, une République respectueuse des normes et des citoyens épanouis », relève-t-il, sur la note d’annonce de la tournée. Le digne héritier socialiste réitère à qui veut l’entendre que le développement du Sénégal demeure sa principale motivation. Il est plus fort que les épreuves, les calculs et les compromissions politiques », souligne-t-il.
PAR IDRISSA NDIONGUE