L’on se dit certainement que cela n’arrive qu’aux autres. Juste que ces autres, comme nos voisins de la Côte d’Ivoire, pensaient eux aussi que rien de fâcheux ne pouvait leur arriver. Et depuis, ils portent en permanence le deuil d’une nation déchirée, à la paix précaire et aux plaies qui peinent à se cicatriser. Notre pays est en péril. Que vaut l’honneur d’un ministre dont tout le monde sait qu’il n’est pas blanc comme neige dans le dépeçage des fonds du Prodac face au destin de tout un peuple ?
Personne ne pourrait enlever de la tête des gens qu’il ne s’est rien passé au Prodac. Des fonds y ont été bien détournés et la responsabilité incombe à celui qui en avait la gestion. Mais l’art de ce régime est de camoufler des crimes économiques. Tout autant qu’on disait dans ces mêmes colonnes, sans chercher à être vulgaires, que la chatte de la demoiselle Adji Sarr ne vaut pas que ce beau pays brûle, l’honneur d’un ministre, à supposer que le concerné en ait, ne vaut pas une guerre civile. Il nous faut trouver des compromis et instaurer un climat de paix dans un pays où l’on peine encore à faire confiance à la Justice malgré la valeur de certains de ses hommes qui tentent de dire le Droit.
Les barrages dressés dans les rues menant au domicile du leader du Pastef, l’empêchant de sortir, constituent assurément un abus de force. Depuis l’instauration du multipartisme, le Sénégal n’a jamais connu une situation aussi révoltante que celle que nous vivons ces temps-ci. Priver un citoyen de sa liberté de mouvement, l’empêcher de recevoir des visites et son fis d’aller à l’école, incommoder le voisinage et le contraindre à subir les dommages collatéraux de la mise en état de siège d’un opposant, tout cela n’honore pas notre pays. L’image de députés ceints de l’écharpe tricolore et gazés comme de vulgaires voyous constitue également une insulte pour l’institution parlementaire qui a été souillée.
C’est affligeant qu’en 2023, on vive de tels outrages au Sénégal, pays anciennement vitrine de la démocratie sur le continent. Tous ces gens qui étaient en 2011 dans les rues pour s’opposer à un 3e mandat du président Wade doivent se sentir trahis avec ce qui se passe actuellement.
Et dans cette atmosphère délétère d’une terre en péril, il se trouve un crétin drapé de son manteau d’ « intellectuel » pour oser dire qu’hier, le « Gatsa – Gatsa » était à la peine. Il voulait sans doute que le pays crame ! En tout cas, si le « Gatsa-Gatsa » était à la peine, ce n’était pas à cause de la résistance des troupes de Benno qui étaient toutes aux abris !
KACCOR, Le Témoin