Il y avait de l’ambiance, une foule immense, responsable et à la gaité contagieuse. On y trouvait surtout de belles dames et demoiselles (en plus des jeunes gens bien sûr mais Kaccoor, ce qui l’intéresse, c’est les meufs !) prêtes à mourir pour celui qui est dans le cœur d’une jeunesse déterminée à se battre pour son accession au pouvoir. Des jeunes, mais également des adultes, des mamies et autres combattants dont certains ont fait face à tous les pouvoirs sans jamais se renier. C’est le cas d’un Alla Kane, opiniâtre et connu pour son engagement moral et intellectuel pour des causes qui lui paraissent justes. Le dernier des Mohicans de cette race d’hommes en voie d’extinction.
Des personnes qui ont combattu toute leur vie sans jamais se compromettre ni se renier. Ce à la différence de beaucoup de nos politiciens qui ne sont guère plus dignes que ces dames qui tapinent au coin des rues. Ils sont nombreux à faire la danse du ventre devant le Chef. Roulant les fesses, lui mentant, l’encensant pour espérer une promotion ou de l’argent sans se draper d’aucune éthique. Tout cela pour dire que ce charmant pays ne doit jamais s’éloigner de ce qui fait sa spécificité par rapport aux autres nations. Il s’agit de cette belle, enrichissante et vivifiante « Téranga » en plus de sa démocratie alors enviée et aujourd’hui tellement piétinée qu’on en arrive à douter de notre légendaire commune volonté de vivre ensemble.
Après ce gigantesque meeting de l’opposition auquel des milliers de citoyens ont répondu de façon spontanée sans être mobilisés par des responsables à coups de billets de banque, aucun rassemblement ne doit plus être interdit. C’est une foule pleine d’entrain qui a quitté les populeuses Parcelles Assainies, chantant et dansant, pour accompagner le maire de Ziguinchor jusqu’à son domicile.
Et il a fallu l’intrusion maladroite de la gendarmerie pour que cela se termine de façon un peu mouvementée, mais sans heurts. Un rassemblement tout à l’honneur de l’opposition. Il nous faut faire vivre cette démocratie. Déjà, certains des rassemblements prévus aujourd’hui sont autorisés dans certaines villes de l’intérieur du pays.
Le Chef, dans le secret de son cabinet, doit décrypter cette forte mobilisation. Et fermer ses portes à certains de ses caudataires à l’instar de son ministre de la Jeunesse dont l’habit parait trop lourd pour lui. Marième doit apprendre à murmurer plus souvent à l’oreille de son Prince d’apaisantes paroles. Demain, ce sera trop tard…