L’accès permanent au fichier électoral: gage de transparence du processus électoral

par pierre Dieme

On nous signale ces derniers temps, au moyen de vidéos enregistrées par des individus résidant dans les départements de Matam et de Podor, l’existence de centres d’instruction qui feraient en même temps office de commissions administratives dont la mission serait d’inscrire des personnes sur les listes électorales. On nous rapporte que les personnes en question ne seraient pas de nationalité sénégalaise ; qu’elles seraient transportées de la Mauritanie voisine vers le Sénégal grâce à une logistique mise en place par des responsables politiques de l’APR.

Ces informations provenant du Nord légitiment nos dénonciations contre la fraude électorale à l’échelle industrielle que l’APR et ses alliés ne cessent d’opérer dans cette partie de notre pays considérée pompeusement par eux comme étant leur titre foncier.

Les faits relatés interviennent dans un contexte où les citoyens et experts non partisans nourrissent toujours un doute sérieux sur la fiabilité des listes électorales de ladite zone et peinent toujours à expliquer du point vue juridique et politique l’évolution exponentielle de l’électorat desdits départements.

Pourtant, le gouvernement peut nous éviter tout soupçon de fraude en restaurant un minimum de confiance entre les acteurs du processus électoral. Pour ce faire, il doit appliquer effectivement l’article L.48 du code électoral qui pose le principe de l’accès et du contrôle permanent du fichier électoral par les partis et coalitions de partis politiques légalement constitués.

En effet, étant donné que la base de données du fichier général des électeurs est différente de celle de la carte nationale d’identité, nous fournir l’accès au fichier électoral permettra à nos informaticiens d’effectuer un croisement des deux bases de données pour déceler les éventuelles variations survenues entre la clôture de la dernière révision exceptionnelle des listes électorales et la période d’aujourd’hui. Ce qui permet de confirmer ou d’infirmer si effectivement des personnes qui ne sont pas de nationalité sénégalaise sont inscrites sur le fichier électoral, comme cela ressort des vidéos provenant des communes de Agnam et celle de Wourossogui en dehors des deux périodes prévues par le code électoral, à savoir respectivement la période de la révision ordinaire et la période de la révision exceptionnelle des listes électorales. Cela implique au préalable que le président de la République accepte d’adopter le décret prévu par la disposition précitée du code électoral pour rendre opérationnel cet accès permanent au fichier électoral. Or sur ce point, il nous oppose un refus catégorique depuis plus d’un an, renforçant ainsi le climat de suspicion qui risque de s’installer durablement entre les acteurs du processus électoral en direction de la prochaine élection présidentielle.

Alors, pour que la rue ne se substitue pas à l’urne et pour que le droit ne continue de céder du terrain à la fraude, nous interpellons tous les démocrates soucieux de la paix et de la stabilité du Sénégal, dans un contexte où la Justice a complètement perdu la confiance des citoyens qui dénoncent son triste rôle dans le complot politique qui vise à écarter le président Ousmane Sonko de la course à ladite élection présidentielle de que l’on puisse compter sur d’autres voies et voix capables de persuader le gouvernement à adopter tous les actes légaux préparatoires à la bonne tenue de l’élection présidentielle du 25 février 2024.

C’est encore possible, si les élites écoutent le peuple et cessent de jouer aux pseudo neutres devant l’injustice et l’arbitraire du pouvoir finissant de Benno Bokk Yakar.

Aldiouma Sow

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