Pour de nombreux lecteurs et observateurs, les enquêtes relatives au « Covid-Gate » risquent d’être comme celles de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) des années du procureur Alioune Ndao. Autrement dit, les autorités risquent de dresser une longue liste de « Ndioublang » avant d’en faire un tri « sélectif » à la… Karim Wade.
C’est-à-dire choisir un lampiste dans cette liste et le juger pour l’exemple. Et pour les autres, suspendre une épée de Damoclès ou un gourdin présidentiel au-dessus de leurs têtes dans le but de décourager toute tentative de trahison politique…surtout en perspective de 2024 ! En tout cas, dans le communiqué reçu au quotidien « Le Témoin », le Parquet de Dakar dit avoir été saisi par le Garde des Sceaux, ministre de la Justice et la Cour des comptes suite au rapport définitif de cette dernière portant contrôle de la Gestion du Fonds de Riposte et de Solidarité contre les effets de la COVID- Gestion 2020- 2021 audit dont la mission consistait à passer en revue et à vérifier, au-delà des actes de gestion, si les ressources mobilisées ont été utilisées conformément à la réglementation en vigueur et aux principes de bonne gestion..(…).
A l’analyse des informations contenues dans le rapport faisant présumer de potentielles violations de la loi et l’existence d’infractions pénales notamment des atteintes aux deniers publics et autres infractions assimilées telles la corruption et l’abus de fonction, le Parquet dit avoir demandé aux unités de la police judiciaire de la Division des Investigations Criminelles de faire des enquêtes préliminaires aux fins de constater la matérialité des faits dénoncés, d’en rassembler les preuves, d’élucider les circonstances qui ont entouré les actes sus évoqués et d’identifier « S’il y a lieu, l’ensemble des auteurs et des personnes qui ont facilité ou aidé à la commission des faits ou profité d’une manière ou d’une autre des produits du crime.
Ces enquêtes, au regard de la gravité des faits dénoncés et de la nature des fonds en question, devront être débutées sans délai et conduites avec célérité ainsi qu’une grande rigueur aussi bien professionnelle que procédurale » poursuit le communiqué du Procureur de la République. Selon Amady Diouf, s’il a décidé de faire déclencher des enquêtes, c’est parce qu’elles permettent à terme de sanctionner et de dissuader des faits qui sont d’autant plus graves qu’ils perturbent gravement l’ordre public économique et l’ordre public de manière générale.
Après lecture de ce communiqué, nombreux sont les lecteurs, observateurs politiques, avocats etc… qui ont appelé la rédaction du quotidien « Le Témoin » pour nous renvoyer à la longue liste de voleurs publiée en 2012 par le procureur d’alors de la Crei Alioune Ndao. A travers une conférence de presse euphorique synonyme d’un tribunal des vainqueurs, le Parquet avait exhibé des trophées de guerre dans la galerie d’une gouvernance sobre et vertueuse. Au finish, rien ! Aujourd’hui le spectre de la Crei plane sur l’affaire des pilleurs et voleurs du Covid19.