C’est ce qu’on pourrait appeler des libertés synchronisées. Presque à la même heure et le même jour. Un timing parfait sur un air de dégel. Pour la première mise en liberté et concernant notre confrère Pape Allé Niang, elle arrive un peu tard alors que l’image de notre belle démocratie est déjà bien écornée.
Complètement balafrée. L’arrestation du directeur de « Dakar Matin » s’est vite internationalisée pour se retrouver dans les plus prestigieux journaux américains, européens et autres à commencer par le New York Times en plus de l’intérêt que lui a accordée l’agence de l’Onu chargée des droits de l’homme et de la levée de boucliers des associations professionnelles de journalistes à travers l’Afrique et le monde entier. Joli coup de pub pour notre pays au moment où son président est à la tête de l’Union africaine !
Pour les deux autres détenus libérés sans aucune explication, leur dossier est également d’une grande vacuité. D’autres détenus d’opinion, à l’instar des jeunes Papito Kara, Ousmane Diagne etc., sont toujours en prison pour des raisons très farfelues. Sans compter ceux emprisonnés dans le cadre de l’affaire dite de la « Farce…pardon Force spéciale ».
Dans un pays qui se dit démocratique, ces arrestations font tache. Tout le monde doit la fermer. Et gare à celui qui émettrait une opinion différente de celle du pouvoir. En 2023, se retrouver à arrêter des personnes sous le délit fallacieux de diffusion de fausses nouvelles avouez que c’est franchement anachronique. Surtout que lesdites nouvelles n’ont donné lieu à aucun trouble.
Ilse trouve également que la prison, c’est toujours pour les autres. C’est comme avec cette histoire de troisième mandat où des personnes sont envoyées à la guillotine si elles n’adoptent pas la pensée du Chef qui exige que tout le monde la ferme. Un Chef qui ne veut pas qu’on lui dise qu’il a déjà grillé ses deux cartouches et qu’en 2024, il doit avoir un statut d’ancien président.
On trouve également ridicule l’agitation de certains de ses lieutenants qui lui ouvrent un boulevard pour 2024 avec des arguments déroutants. De vrais fossoyeurs de la démocratie qui étaient en 2011 sur le terrain pour s’opposer à un troisième mandat de Wade.
S’ils n’ont pas précipité la chute de ce dernier en le poussant à briguer un mandat de trop…avant de s’empresser de rejoindre son tombeur! Pour le reste, merci et bravo quand même pour le Chef d’avoir donné son feu vert aux libérations intervenues hier. Mais le dégel doit se poursuivre !
KACCOOR BI – LE TEMOIN