Journaliste et analyste politique, Momar Diongue, membre du collectif pour la libération du journaliste administrateur du site d’informations Dakarmatin, Momar Diongue, s’est dit très déçu de la tenue d’un troisième Conseil des Médias sans pour autant que le journaliste Pape Alé Niang, ne soit libéré.
Au lendemain du rejet, mardi dernier, par le Procureur de la République près le Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, de la demande de liberté provisoire introduite par les avocats de Pape Alé Niang, la Coordination des associations de presse (CAP) a organisé un Conseil des Médias. Troisième du genre, tenu à la Maison de la presse Babacar Touré, à l’effet de libérer le confrère Pape Alé Niang a fait naître un sentiment de déception de l’attitude des autorités étatique et judiciaire, chez des organisateurs. «Ce rassemblement, qu’on appelle Conseil des Médias, est le troisième que nous organisons. Et on l’a organisé à intervalle régulier. Mais, moi, je suis très déçu parce que je ne croyais pas qu’on n’en serait à une troisième édition de cette forme de rassemblement sans que Pape Alé Niang ne soit libéré. J’espérais vraiment qu’il en soit ainsi», déplore le journaliste Momar Diongue, membre de la Coordination des associations de presse (CAP).
Pour l’analyste politique, «Pape Alé Niang, sa présence auprès de sa famille ne gène en rien la procédure dans laquelle il est impliqué. Il offre toutes les garanties de représentation. Il est régulièrement domicilié. Il exerce son métier dans ce pays et il ne fuira jamais ce pays, s’il est en contrôle judiciaire», assure-t-il. «Maintenant, à la suite de sa première libération, il a eu à faire des post qui lui ont été reprochés. Et, c’est à ce niveau-là que moi j’ai un peu de problème par rapport au traitement particulier dont Pape Alé Niang fait l’objet», soulignet-il.
En réalité, précise le directeur de publication du Grand Journal, le journaliste fait l’objet d’acharnement. «On ne veut pas faire pression sur l’autorité politique et juridique pour que justice ne se fasse. On ne cherche pas non plus à leur torde le bras pour qu’ils libèrent Pape Alé. Et c’est juste pour cette raison que nous avons estimé que, de la même manière que des personnalités récemment ont fait l’objet de contrôle judiciaire et ont eu à le transgresser, elles ont été convoquées par le juge, on leur a rappelé les conditions qui leur permettent de jouir du contrôle judiciaire et on les a laissé regagner leur domicile, pourquoi Pape Alé Niang ne bénéficie pas de ce traitement-là ; c’est qu’il y a un acharnement contre sa personne», regrette-t-il.
Par ailleurs, M. Diongue rappelle «qu’il peut arriver qu’une procédure soit enclenchée, mais si cela doit coûter la vie à un prévenu, que l’autorité judiciaire puisse se raviser, analyser la situation et faire ce qu’on appelle dans le jargon ‘’le fait que parfois la nécessité puisse faire loi dans certaines circonstances’’». Et de se demander : «Est-ce que les autorités judiciaires et politiques ont mesuré les conséquences d’une disparition en tôle de Pape Alé Niang ?»
Suffisant pour qu’il conseille ceci : «Je crois que, de ce point de vue-là, il va falloir qu’ils reviennent à la raison, qu’ils ne se disent pas que la corporation et Pape Alé Niang cherchent à nous mettre la pression, on ne va pas reculer, on ne va pas céder. Ce n’est pas une question de rapport de forces. C’est une question d’une circonstance particulière, difficile, qui peut même virer à la tragédie et à propos de la quelle nous les interpelons pour qu’ils puissent entendre raison et libérer Pape Alé», conclut-il
Ousmane GOUDIABY