La manifestation de ce vendredi est, pour l’opposition, d’un enjeu majeur. À en croire Ousmane Sonko, il est question du « coeur de la bataille de la coalition Yewwi Askan Wi ». Face à la presse, le président du Pastef a apporté des précisions sur l’objet de ce rassemblement.
Dans un contexte où l’État tarde à réagir de manière concrète, suite à la publication du rapport de la Cour des Comptes sur la gestion des fonds Covid, l’opposition, après la société civile, va à son tour manifester. Mais de manière plus large, elle entend protester contre « la mauvaise gestion des ressources du pays, origine, selon le leader du Pastef, des difficultés que vivent les Sénégalais avec la décadence observée dans les différentes activités économiques, notamment celle des secteurs primaire et secondaire ».
Pour Ousmane Sonko, ces deux secteurs sont les principaux pourvoyeurs d’emplois pour les jeunes. Le maire de Ziguinchor a par ailleurs déploré la manière dont étaient utilisées les ressources issues de l’endettement. »Ils (les bailleurs) nous prêtent de l’argent tout en nous dictant comment l’utiliser. C’est pourquoi l’État investit beaucoup plus dans les infrastructures. Ce qui fait que l’argent ne reste pas dans le pays », a-t-il souligné.
Le deuxième point objet du rassemblement de ce vendredi, est « le recul noté dans la démocratie avec les cas d’emprisonnement », renseigne Ousmane Sonko. Une occasion qui permettra à l’opposition de dénoncer les nombreux cas d’incarcération. Suffisant pour le leader du Pastef d’avancer que « le plus grand adversaire des politiques, journalistes, activistes et influenceurs sénégalais reste la justice. Ni Benno ni l’Apr ne sont nos adversaires ».
« Macky Sall instrumentalise la justice à travers les procureurs, les juges d’instruction, la Cour suprême. Le principal problème du Sénégal, c’est la justice », renchérit-il. Dans le même sillage, le leader du Pastef s’est interrogé sur le silence du président de l’Union des magistrats sénégalais, après que des ministres ont « jeté le discrédit sur des institutions comme l’Ofnac ou la Cour des Comptes ». Le troisième et dernier point de la manifestation est sur la vie chère.
Ousmane Sonko a par ailleurs précisé que le jour du rassemblement, « la parole sera donnée à tous les leaders ». « C’est certes Yewwi qui organise, mais nous ne priverons de parole aucune personnalité présente sur les lieux ». Une manière de lancer une pique à la société civile qui avait refusé de donner la parole aux leaders politiques qui avaient répondu à leur rassemblement, vendredi dernier.