Des mesurettes sans impacts réels !

par pierre Dieme

L’année 2022 a été très difficile pour les consommateurs avec un niveau d’inflation record et pour les pouvoirs publics dans le cadre de leur arbitrage et surtout de leur pilotage à vue qui ressemblerait tantôt à du tâtonnement

L’année 2022 a été très difficile pour les consommateurs avec un niveau d’inflation record et pour les pouvoirs publics dans le cadre de leur arbitrage et surtout de leur pilotage à vue qui ressemblerait tantôt à du tâtonnement, analyse Mor Gassama, économiste et enseignant chercheur à l’Ucad.

Les Sénégalais ont vécu une année 2022 extrêmement difficile à tous les niveaux. « Les conséquences de la crise covid-19 et le déclenchement de la guerre Russo-ukrainienne n’ont fait que compliquer davantage la situation de nos concitoyens sur le plan économique», fait savoir l’économiste et enseignant chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad).

Le Sénégal à l’instar des autres pays du monde a connu une flambée des prix du pétrole et de ses produits dérivés ainsi que des denrées alimentaires. Un taux d’inflation pic de «11,4% a été atteint au mois d’août 2022», relève l’enseignant-chercheur. On estime à environ «8% le taux d’inflation moyen annuel pour une prévision en début d’année de 2 à 3%», analyse-t-il.

En réponse à cette situation fait-il savoir : «Le gouvernement a tenté de contenir cette hausse des prix en prenant certaines mesures consistant à subventionner certaines denrées en renonçant à des taxes de l’ordre de 47 milliards de FCFA pour le blé, 50 milliards pour le riz, l’huile et le sucre». Ce, dans le courant du 1er semestre. Malgré tout, poursuit-il «cela n’a pas empêché la hausse des prix de la baguette de pain en fin 2021 (voire début 2022)».

Pour les autres denrées malheureusement cela n’a pas été ressenti dans le panier de la ménagère. D’autres mesures similaires ont été prises par l’État au courant du dernier trimestre suite à la rencontre entre le président de la république, les commerçants et les associations consuméristes. Quelques décisions fortes avaient été prises sur la baisse des prix des denrées alimentaires. A tout cela, dira-t-il : «les choses n’ont pas beaucoup évolué à ce niveau étant donné que certains commerçants notamment les détaillants et demi-grossistes ont crié au scandale et opposé un niet catégorique parce que logiquement, ils ne peuvent pas vendre à perte». De son analyse, il retient que le gouvernement a essayé de mobiliser ses contrôleurs de prix sur le terrain et quelques commerçants récalcitrants ont été sanctionnés. Ici, on constate simplement que la situation n’était plus sous contrôle malgré la bonne volonté des autorités gouvernementales.

Globalement, croit-il savoir « le Fonds monétaire international (Fmi) estime à 750 milliards de F CFA le montant de subventions de l’Etat. On peut aussi rappeler les concertations puis la décision de l’Etat de baisser les prix du loyer pour soulager les locataires. Là, aussi l’application pose problème et on pense que ça pourrait engendrer beaucoup de différends entre les bailleurs ou propriétaires et leurs locataires. Il y a un préalable pour que de telles mesures deviennent efficaces».

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