Au Sénégal, la liberté d’expression recule dans le spectre du troisième mandat de Macky Sall

par pierre Dieme

Dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, considéré comme un îlot démocratique dans une région instable, l’arrestation du journaliste d’investigation Pape Alé Niang inquiète.

Un vent de colère teinté de panique traverse la presse sénégalaise. Le 6 novembre dernier, le journaliste d’investigation Pape Alé Niang, directeur du site d’information Dakar Matin, a été arrêté, puis écroué trois jours après. Remis en liberté le 14 décembre sous la pression de la profession et des défenseurs des droits humains, le journaliste a de nouveau été emprisonné le 20 décembre.

« L’arrestation de Pape Alé Niang est une menace pour toute la profession. C’est une façon pour le pouvoir de nous intimider », s’inquiète Ibrahima Lissa Faye depuis les bureaux de son site PressAfrik. « D’autres journalistes vont trinquer », ajoute le président des éditeurs et associations de la presse en ligne du Sénégal, qui regroupe soixante-treize rédactions.

De son côté, Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique de Reporters Sans Frontières (RSF), regrette « une nouvelle tache noire sur la liberté d’expression dans un pays comme le Sénégal, qui n’avait pas cette coutume d’emprisonner ses journalistes » et s’érigeait en modèle démocratique dans la région.

Le Monde

Par Célia Cuordifede , à Dakar

Publié le 29/12/2022 à 9:09

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