Militaires portés disparus : Omerta sur L’Adjudant Chef Didier BADJI, le baroudeur au parcours sans fautes

par Dakar Matin
Portés disparus selon le communiqué du Procureur de la République le samedi 19 novembre dernier,  l’affaire concernant L’Adjudant Chef Didier BADJI de la gendarmerie nationale et le Sergent Fulbert SAMBOU (dont le corps serait retrouvé) continue d’être toujours un mystère. Ces deux agents du renseignement, tous deux originaires des îles Bliss Kassa, en Casamance, dans le sud du pays ont disparu au cours d’une partie de pêche au Cap Manuel. Atlanticactu a fouillé pour en savoir plus sur le passé de L’Adjudant Chef Didier BADJI qui est un vrai Self made Man ayant gravi les échelons de la marée chaussée avec brio.
Né en 1965 à l’île de Niomoune dans une famille de 5 enfants dont Didier BADJI est le cadet, d’un père un ancien combattant. Très à cheval sur les valeurs et la tradition diola, son père qui s’appelait Assala Kassadia Badji s’était converti au christianisme en prenant le nom d’ Étienne Badji, était un fervent croyant. Le patriarche Étienne avait refusé une affectation dans l’administration coloniale dans le Cercle de Diouloulou, préférant retourner dans son Niomoune natal pour fonder une famille et exploiter les terres rizicoles de ses parents que d’être membre de la Garde Républicaine. Et pour échapper définitivement à l’administration coloniale, le père de L’Adjudant Chef Didier BADJI a même changé de nom, délaissant du même coup tous ses droits d’ancien combattant.
Après le départ pour l’Europe de ses aînés, le jeune Didier BADJI, pour soutenir sa mère, ses oncles et tantes, a quitté le lycée Djignabo de Ziguinchor en classe de première pour s’incorporer dans l’armée en 1993. Très persévérant et ambitieux, après sa présence légale sous les drapeaux, il réussira le concours de la Gendarmerie. Et c’est durant ses premières années dans ce corps qu’il a poursuivi ses études et développement d’obtenir son baccalauréat. Plus tard, il obtiendra sa licence en Sciences Économiques à l’université Cheikh Anta DIOP.
” Didier a tout donné dans sa vie pour le Senegal et au moment de bénéficier de la reconnaissance de la Nation, voilà ce qu’il a reçu comme cadeau. Ça fait mal, très mal” , confie son frère Kassiko Badji
Malheureusement, il sera obligé de stopper ses études après avoir intégré le mythique Groupement d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (GIGN). C’est dans cette unité où il a bravé la mort en exécutant des missions les unes plus périlleuses que les autres. Le 29 juin 2007, en compagnie de Guillaume Soro (Premier ministre ivoirien) dont il assurait la sécurité suite à la demande de l’ex chef de la rébellion ivoirienne,  Didier BADJI a échappe à un attentat à la roquette lors de l’atterrissage de l’avion dans lequel il était à Bouaké. Quatre passagers sont décédés (deux gardes du corps de Soro et deux membres du protocole) et plusieurs sont grièvement blessés.
Par la suite, l’agent du GIGN sera déployé en République Démocratique du Congo et plus tard au Darfour dans le cadre des missions onusiennes et ce, malgré les risques encourus et surtout pour l’amour de sons pays. Mis à la disposition de l’Inspection Générale d’ État, le sous-officier du GIGN se chargera de la sécurité de l’ancienne Vérificatrice Générale d’État, Nafi NGOM KEÏTA avec qui il cheminera encore à l’Ofnac pendant 13 ans.
Si sa famille et ses proches se battent pour retrouver l’enfant prodige, c’est l’omerta du côté de la gendarmerie nationale. Ceux qui consentent à évoquer le sujet, vous glissent rapidement, « Il paie sa proximité avec l’ancien Haut Commandant de la marée chaussée.
Rose DIEDHIOU

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