Même si le mot d’ordre se poursuit aujourd’hui, nombreux ont été les boutiquiers qui ont mené leurs activités. Ils ont ouvert pour servir les clients. Une grève sans effet aucun. Le Directeur du Commerce intérieur a fait le tour de certains quartiers au moment où Sos consommateurs a condamné cette grève. Des rues bien bondées, des artères qui ne désemplissent pas.
Nombreux ont été les boutiquiers qui ont refusé de baisser pavillon pour suivre le mot d’ordre de grève de l’Association des boutiquiers du Sénégal. Interpellés, d’aucuns estiment qu’ils n’étaient pas informés de cette décision. C’est le cas d’Omar établi dans la commune de Golf sud.
« Le matin, des gens m’ont demandé si je faisais la grève. Alors j’ai fait le tour et j’ai constaté que beaucoup ont ouvert, j’en ai fait autant », dit-il. D’autres ont embouché la même trompette. « Nous avons ouvert. Malgré la vente à perte, nous ne voulons pas fermer boutique. Pendant deux jours, si l’on ferme boutique, nous serons les premiers en à faire les frais », argue Diallo, à quelques encablures du croisement.
Aux Parcelles assainies, la grève ne s’est pas fait ressentir Dans plusieurs quartiers, difficile de trouver une boutique fermée. « Je suis sorti et j’ai décidé d’ouvrir. Il faut savoir les motivations de la grève et informer tout le monde aussi », témoigne un vendeur. En effet, des détaillants ont refusé de vendre certaines denrées. Tous indiquent ne pas vendre à perte.
« Le sac de sucre que j’ai acheté, je ne peux pas l’écouler à perte ; non ! Je refuse de le vendre. C’est déplorable certes, mais nous ne pouvons pas fermer nos boutiques », répond Thiam. Pour Aliou Ba, le Président de l’Association des boutiquiers détaillants, leurs membres sont des entrepreneurs qui ne reçoivent aucune aide ni accompagnement de la part de l’Etat.
« C’est désolant de voir que l’Etat méprise un secteur pareil. Les boutiquiers sont des éléments essentiels du circuit. Nous respectons la loi mais il se trouve que nous sommes des laissés-pour-compte. Que les gens sachent que les choses sont au rabais car l’état tente par tous les moyens de nous forcer à réduire les prix et à vendre à perte », regrette Aliou Ba.
Directeur du commerce intérieur : « L’Etat sera intransigeant » De son côté, le Directeur du Commerce intérieur, Omar Diallo qui faisait le tour de quelques boutiques, assure que l’Etat sera intransigeant. « La grève n’a eu les effets escomptés. Sur 100 quartiers dans la région de Dakar, seul un quartier est concerné », dit Omar Diallo.
Complainte et récrimination suivent chaque baisse des prix. Sos consommateurs condamne Cette grève est loin d’être du goût des associations consuméristes. Me Massokhna Kane dit « ne pas être surpris. C’est la précipitation car la forme n’y est pas. Des concertations ont eu lieu. »
L’Uncs est très amère face à cette grève et Me Massokhna Kane parle d’attitude irresponsable dans la mesure où tous les acteurs ont pris part aux concertations. Selon Ibrahima Dramé, lors des concertations, ils ont pris part aux travaux de même que lors des restitutions des rapports.
« C’est une attitude que nous fustigeons. L’Etat doit prendre ses responsabilités et agir », ajoute Dramé. L’union des boutiquiers et détaillants s’est démarquée de cette grève et compte accompagner l’Etat dans sa politique de réduction des prix.
95% des boutiquiers ont ouvert à Dahra
A Dahra Djoloff et environnants, dans le département de Linguère, la grève des boutiquiers n’a pas été suivie dans la localité. En effet, plus de 95% des boutiquiers détaillants ont ouvert les boutiques ce jeudi 24 novembre 2024.
Selon Oumar Seck, le président du regroupement des commerçants de Dahra Djoloff, pratiquement la grève n’a pas été sentie car en tant que président des commerçants, dira qu’il n’a pas été contacté ni par leurs collègues de Dakar encore moins ceux de Dahra. Oumar Seck de poursuivre en disant qu’il fallait un ‘’consensus dès le départ pour soit aller en grève ou non, mais tel n’est pas le cas’’, a martelé le patron des commerçants de Dahra.
Revenant sur le prix des denrées alimentaires, Oumar Seck invite ses pairs à respecter la décision de l’État du Sénégal qui est venu au chevet des populations. Ainsi il a mis en garde aux commerçants véreux si s’ils sont traqués, ‘’aucune intervention n’est envisagée de sa part’’.
Parlant des prix, le premier des commerçants de Dahra rappelle que la tonne de sucre est à 27400 FCFA à Dakar par contre à Dahra Djoloff la tonne de sucre est à 27840 FCFA y compris le transport.
Cependant, Oumar Seck d’annoncer qu’il y a pénurie de sucre à Dahra. A en croire le président des commerçants de Dahra, cette carence de sucre à Dahra s’explique par la perte de 90 FCFA des commerçants non sans inviter les services de tutelle à revoir leurs copies à propos du sucre car au moins la tonne de sucre devait être fixée en gros à 28000 FCFA, demi gros à 28250 FCFA, la tonne, ce qui fera en détail 600 FCFA le kg de riz, d’après toujours Oumar Seck.
Concernant l’huile, Oumar Seck de dire que le bidon de 5L est vendu à 7000 FCFA, les 20L s’échangent contre 23000 FCFA fixe par l’État mais ce dernier de déclarer qu’il vend le bidon de 20L en deçà du prix fixe par l’État c’est à dire 22000f.
A propos du riz le sac en gros est vendu à 15600 FCFA, en détail il est à 15900f le sac ce qui fait 340f le kg de riz.
Entre autres denrées alimentaires le lait le kg est à 2800 FCFA, le sac de lait est à 12500f.
Le moins que l’on puisse dire, le mot d’ordre de grève des boutiquiers détaillants n’a pas été suivi dans une bonne partie dans le département de Linguère.
Samba Khary Ndiaye