Mairie de Dakar: Barthélémy Dias vilipende le Préfet et met en garde le ministre de l’Intérieur

par pierre Dieme

« Depuis 6 mois, le Préfet de Dakar refuse d’approuver la nomination de mon cabinet et je suis sans sécurité »

Le maire de Dakar Barthélémy Dias monte au créneau pour dénoncer une « situation injuste, précaire et insécuritaire » que lui aurait imposée le Préfet de Dakar en refusant d’approuver ses décisions de nomination des membres de son cabinet.

« Depuis 6 mois, le Préfet de Dakar refuse d’approuver ma décision de nommer mon Directeur de cabinet, un fonctionnaire de la hiérarchie A qui est l’ancien Directeur de l’hôpital régional de Saint-Louis. C’est valable pour mon chef de cabinet, pour les éléments de ma garde rapprochée ainsi que beaucoup d’autres membres de mon cabinet. Ainsi, le Préfet de Dakar leur refuse tout salaire. Dans cet hôtel de ville, vous ne voyez aucun policier. Le Préfet de Dakar qui est un employé du ministre de l’Intérieur, a décidé que le maire de Dakar ne doit pas avoir de sécurité », a dénoncé Dias-fils.

Qui ajoute: « Aujourd’hui, un homme mal intentionné peut entrer dans cette mairie, prendre l’ascenseur, se diriger au bureau du maire, ouvrir la porte et lui tirer dessus. Le maire de Dakar est sans sécurité parce que nous avons affaire à des dirigeants qui ne sont pas démocrates ».

Barthélémy Dias s’est ensuite exprimé sur le communiqué du ministre de l’Intérieur (Document que le maire de Dakar a déchiré devant les caméras après l’avoir lu), rendu public jeudi soir, après que des hommes ont été aperçus sur la Corniche près du Palais de justice, habillés en treillis. Le maire de Dakar affirme que c’est dans l’optique de leur priver, lui et Ousmane Sonko, de toute sécurité. « Les éléments de nos sécurités rapprochées ne s’habilleront pas en boubous ou en costumes pour venir travailler et assurer notre sécurité. Ils vont s’habiller comme le font des gardes de corps dignes de ce nom. Ousmane Sonko a été convoqué jeudi dernier pour être, soi-disant, auditionné sur une affaire privée l’opposant à une dame. Mais la vérité est qu’ils ont profité de ce moment pour le dépouiller de sa garde rapprochée. Nous savons tous ce qu’ils cherchent à faire. Il y a un dossier Force spéciale qu’ils ont mis sur la table depuis un bon moment. Je vais vous faire une révélation: quand ils vont se rendre compte que le dossier sur le viol ne va mener nulle part avec Ousmane Sonko, ils vont chercher à l’accuser sur celui de Force spéciale », a expliqué Barthélémy Dias.

Qui révèle: « cette semaine, la Sûreté urbaine a convoqué la Directrice de la Piscine olympique de Dakar pour l’interroger sur des personnes qui s’entraînent aux Arts martiaux dans ses locaux et qui pourraient faire partie d’une force spéciale. Je le dis ici, je ne fais partie d’aucune force spéciale. Et la personne qui donne ces cours d’Arts martiaux à la Piscine Olympique le fait depuis 5 ans alors que je n’étais pas encore maire ».

« Depuis plusieurs mois, on dépêche une centaine de nervis aux abords de mon domicile pour m’intimider »

Barthélémy Dias a tenu à mettre en garde le ministre de l’Intérieur et les autorités du Gouvernement sur des agissements qui frisent la provocation. Il accuse le régime en place d’avoir dépêché plus d’une centaine de nervis aux abords de son domicile sis à la Sicap Baobab pour l’intimider avec sa famille. « Si ces nervis reviennent une seule fois dans le quartier, ce sera leur dernière fois. Je mets en garde le ministre de l’Intérieur qui ne veut apparemment pas ouvrir ses yeux sur ça. Je demande à tous les jeunes de Baobab de se mobiliser », dit-il.

Barthélémy Dias a également affirmé que tous ces agissements des responsables du régime en place ont un soubassement: « c’est la question du 3e mandat de Macky Sall. Et les Sénégalais les attendent au tournant, car c’est la mère des batailles ».

Le maire de Dakar a également apporté son soutien au journaliste Pape Alé Niang, arrêté depuis dimanche pour avoir divulgué le contenu d’une enquête interne de la Gendarmerie qui démontre l’implication de hautes autorités dans un complot contre l’opposant Ousmane Sonko. « C’est une entrave à la liberté de la presse et à la liberté d’expression. Quand des pontes de notre gendarmerie sont impliqués dans un complot qui vise un opposant. Quand des magistrats sont impliqués dans ce complot. Quand un procureur de la République falsifie des Procès-verbaux pour charger un opposant, c’est que notre République est en danger. A l’heure où nous parlons, si nous étions dans une République, Serigne Bassirou Gueye croupirait en prison », a affirmé Barthélémy Dias

Pressafrik

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