« S’il écoute ses fous obnubilés que par leurs propres intérêts, il finira comme tous les affamés de pouvoir : dans les poubelles de l’histoire »
La troisième candidature peut constituer une autre matière qui cimente les relations entre tous les opposants et la Société civile dans un contexte de crise généralisée, de manques sous-tendus par un désespoir ambiant. Comme en 2011. Un cocktail explosif qui peut pousser à réfléchir un président plusieurs fois averti, écrivions-nous.
Les organisations comme ArikaJom Center, Y en a marre, Ligue sénégalaise de défense des Droits de l’Homme, ( Lsdh) Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho), entre autres qui ont fait face à la presse le jeudi 27 octobre 2022, sont en train de construire une digue anti-troisième mandat qui peut être fortifiée par d’autres éléments révulsés par des velléités de reniement qui se précisent de plus en plus. En demandant au président Macky Sall de renoncer à l’idée de briguer à nouveau les suffrages des Sénégalais en 2024, Alioune Tine, Alioune Sané et tous les autres ne doutent plus, n’hésitent plus. Il sont convaincus que Sall est dans les pas de Wade. Et il serait prêt à franchir un Rubicon qui avait causé des dégâts énormes avant la présidentielle de février 2012. Et s’ils exigent de Macky Sall une sortie « afin d’enlever le doute dans les esprits », c’est qu’à leurs yeux, l’heure est gravissime. Le pire est bien possible. « Jàmm a Gën troisième mandat » est dés lors une alerte contre un mal imminent. Et les mots pour le dire arrivent aisément : « Avec tout ce qu’on a fait dans la lutte contre le troisième mandat en disant « Wade dégage », si l’on doit refaire la même chose ce serait du recul pour le pays. On est dans une période où le regard du monde est fixé sur nous avec la découverte du pétrole et du gaz. On doit léguer à nos futurs enfants un pays démocratique. On fait appel à la paix, car c’est mieux qu’un troisième mandat… ».
Un avertissement de plus précédé par d’autres. D’abord de manière violente en février-mars 2021, ensuite en janvier 2022 dans les urnes aux locales, enfin le 31 juillet 2022 lors des législatives. Le « Buko sax jeem » (N’essaie même pas) de Y en a marre est peut-être une aubaine pour éviter de tenter le diable qui a eu raison d’Alpha Condé pour n’évoquer qu’un exemple qui nous est si proche.
Un sursaut est possible !
Macky Sall a sans nul doute une claire conscience de ce qui l’attend au moment où il décidera de se prononcer sur la fameuse troisième candidature. Lui-même avait évoqué un aperçu des éventuelles réactions des uns et des autres. En cas de renoncement : du désordre dans son camp avec des ambitions qui vont se manifester et contester chemin-faisant son leadership. Il avait beaucoup insisté sur le fait que les gens ne travailleraient plus. Si par contre, il répondait par l’affirmative avec un acquiescement pour le mandat de trois, de fortes secousses seraient ressenties dans le pays avec des manifestations violentes comme c’était le cas sous Abdoulaye Wade après son « wax waxeet » retentissant. Lui Macky parle bien en connaissance de cause car étant parmi les principaux pourfendeurs du reniement de celui qui allait être son prédécesseur. Il a dû mesurer l’engagement des populations sénégalaises qui ont déversé dans les rues une colère recuite. Dés lors le « ni oui ni non » de Sall en décembre 2020 face à la presse avait convaincu beaucoup de ses compatriotes même si d’autres y voyaient une certaine condescendance. Maintenant que nous sommes en 2022, le chef de l’Etat a encore beaucoup d’informations, beaucoup plus d’outils pour faire une analyse correcte de la situation. Du « ni oui ni non » à aujourd’hui, beaucoup d’eau a coulé sous nos ponts mal faits.
Macky a toutes les cartes en main pour faire le bon choix, comme semble le suggérer Ibrahima Sène, un de ses alliés. S’il écoute ses fous obnubilés que par leurs propres intérêts, il finira comme tous les affamés de pouvoir : dans les poubelles de l’histoire.
L’INFO
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