Mary Teuw Niane : « Il faut aider les Sénégalais à choisir le bon profil, en 2024 »

par pierre Dieme

Si le choix qui s’offre à l’électeur n’est pas convaincant, il s’abstient. Il faut que l’opinion comprenne ce que propose le politique et ne plus avoir cette perception que « tous les hommes politiques se valent ».
En effet, l’espace politique, composé par l’opposition et le pouvoir, est minoritaire dans ce pays. Par comparaison, il faut voir  les dernières élections : les voix cumulées des deux camps ne font pas plus que les abstentions. Aussi, pour changer ce pays, il faut qu’une majorité se crée et ce ne doit pas être ceux qui gouvernent.

Surtout que le Sénégal  se trouve actuellement dans une période charnière, un nouveau tournant qui va amener un autre rythme de développement. Un nouveau partage de dividendes avec le gaz et le pétrole, une question de souveraineté alimentaire et comment faire en sorte que la jeunesse puisse être compétente pour porter le développement du pays. 
L’avis est de l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur. Mary Teuw Niane était l’invité de l’émission « Opinion » sur Walfadjri.
L’enseignant-chercheur estime que d’ici 2024, il faudra rétablir le débat politique, en faisant un débat d’idées autour des questions les plus importantes et qu’en février 2024, les choix puissent être transparents. Pour se faire, il compte apporter sa contribution via un mouvement national et travailler à établir ces débats autour des grandes questions humaines qui touchent l’économie, les territoires, la gouvernance et la sécurité, la diaspora et les relations extérieures. 
« Le débat peut être technique et politique, et non politicien. Ceci amène souvent des dérapages. Il s’agit de fonder les convictions des Sénégalais sur la meilleure personne. Le mouvement sera citoyen, parce que nous avons choisi de  ne pas créer un parti politique ; il y  en a trop. Nous ne sommes pas dans cette course de vitesse pour aller chercher des postes », a expliqué l’ex-PCA de Petrosen Holding.
Et de préciser : »J’ai toujours été un homme libre. Ça vient de la fonction d’enseignant-chercheur. Avoir des enseignants-chercheurs dans le gouvernement, ce n’est pas facile à gérer. Il y a une liberté de ton qui est toujours là. Je l’ai toujours eue. Malheureusement, quand on a des fonctions ministérielles, l’opinion pense que vous devez toujours vous aligner aux opinions politiques de celui qui dirige.  Dans beaucoup de pays, on nomme les gens parce qu’ils sont compétents ».
Sur ses interventions souvent à l’opposé du pouvoir, Mary Teuw Niane se veut clair : « Nous essayons de mettre  les questions de l’homme sur notre page Facebook que nous considérons comme une plateforme d’échanges et de partage avec les populations. Je n’ai pas plaidé pour entrer dans le gouvernement ; ça a été une surprise pour moi quand Abdoul Mbaye, alors Premier ministre, m’a appelé pour me dire que le président souhaite que je fasse partie du gouvernement. Quand j’ai terminé, j’ai retrouvé mes charges naturelles. Ce sont ces charges  d’enseignant-chercheur que j’ai choisies. Quand le président m’a encore appelé pour me confier le poste de PCA de Petrosen, j’ai exercé la charge.  Pour des raisons personnelles et de liberté, j’ai rendu avec dignité ma démission au chef de l’État. »

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