Après une semaine de travail durant laquelle elle a rencontré le Premier ministre, les ministres de l’intérieur, de la justice, de la bonne gouvernance et celui chargé de la communication présidentielle, la mission au Sénégal d’Amnesty International dirigée par la secrétaire générale, Agnès Callamard a livré ses conclusions. Celles-ci ont porté essentiellement sur la liberté d’expression notamment, dans le cadre du droit de manifester.
La loi de 1978 portant sur les manifestations permettant aux autorités préfectorales d’interdire les manifestations pour cause de troubles à l’ordre public a été bien évidemment évoquée par la secrétaire générale d’Amnesty International. Agnès Callamard considère que c’est une disposition interprétée diversement et de manière très large et qui est problématique et qu’il semble que le Sénégal se dirige vers un régime d’autorisation des manifestations, ce qui ne correspond pas à l’esprit de la loi.
La décision de la cour de justice de la Cedeao sur l’arrêté Ousmane Ngom, a aussi préoccupé Amnesty International. Cet arrêté de juillet 2011 interdisant, sans limite dans le temps, les manifestations qui se déroulent dans les quartiers du Plateau à Dakar. La Secrétaire générale de Amnesty International s’est dit choquée par la réponse négative des autorités sénégalaises sur la mise en œuvre de cette décision de la Cedeao.
Les violences exceptionnelles de mars 2021 ont aussi occupé les échanges avec les autorités sénégalaises. Selon Agnès Callamard, la question de la transparence sur ces évènements doit être de mise. Pour Amnesty International, les vérités sur les faits et la justice pour les familles des victimes ne doivent faire l’objet d’aucun arrangement. Au Sénégal, il y a bien, selon Amnesty, une restriction de l’espace de liberté. Amnesty de regretter que les efforts de la part des autorités pour faire l’éclairage sur ces évènements ne sont pas toujours visibles.
Dakaractu