L’Etat brade ses terres pour financer ses projets

par pierre Dieme

Affaire-, s hôpital le Dantec, Sertem properties, baux emphytéotiques Et si le leader du mouvement Tekki, Mamadou Lamine Diallo avait raison au sujet du dépassement par le gouvernement du seuil d’endettement de 70% fixé par l’UEMOA pour la dette extérieur

Le bradage de ses terres pour financer les projets publics estil devenu une nouvelle politique de l’Etat du Sénégal ? Serait-il inapte à lever des fonds sur le marché international du fait de l’atteinte du seuil d’endettement de 70% fixé par l’UEMOA pour la dette extérieure et des organismes publics, comme le soutient le député Mamadou Lamine Diallo ? En tout cas, de plus en plus, l’Etat a recours à des opérations controversées de cessation des assiettes foncières. La dernière en date concerne les 8600 m² de l’École Supérieure d’Économie Appliquée (ESEA) sis à Mermoz qui est une structure de l’Ucad.

Et si le leader du mouvement Tekki, Mamadou Lamine Diallo avait raison au sujet du dépassement par le gouvernement du seuil d’endettement de 70% fixé par l’UEMOA pour la dette extérieure de l’État et des organismes publics ? Cette question est d’autant plus légitime qu’on assiste depuis quelques temps à l’accélération de la politique de bradage des réserves fonciers publics par l’Etat du Sénégal pour financer ses projets. La preuve, alors que le débat sur la cessation des trois (03) hectares de l’hôpital Aristide Le Dantec à une entreprise privée espagnole pour un montant 30 milliards de FCFA destinés au financement du projet de reconstruction de cet hôpital centenaire dont le budget total est estimé à plus de 50 milliards est loin de connaitre son épilogue, l’Etat du Sénégal s’illustre à nouveau dans une nouvelle affaire bradage foncier. Cette fois-ci, c’est la réserve foncière de l’Université Cheikh Anta Diop qui est visée par le régime en place.

En effet, selon le leader du mouvement Gueum Sa Bopp  (Confiance en soi), Bougane Guèye Dany qui a vendu la mèche de cette nouvelle opération, l’Etat aurait, par l’entremise du Gouverneur de Dakar, Al Hassane Sall cédé une partie de l’assiette foncière (8600 m²) de l’École Supérieure d’Économie Appliquée (ESEA) sis à Mermoz, qui est une structure de l’Ucad, à un promoteur immobilier privé, dénommé SERTEM PROPERTIES, pour la construction d’un immeuble à usage d’habitation moyennant, un loyer de cinq millions cent soixante mille (5 160 000) francs, payable annuellement. Toutefois, il faut préciser que ce n’est pas la première fois que le régime actuel s’engage dans ce genre de transactions.

Dans leur édition du 25 août dernier, nos confrères du quotidien «Le Témoin» faisait également état d’une transaction de cessation d’un «site de 10.000 mètres carrés du Sporting club au prix de deux millions et trois millions de francs le mètre carré à un homme d’affaires dont, on dit, selon toujours nos confrères, qu’il était le tuteur du fils du président de la République aux Etats-Unis, Amadou Sall. Lors de sa dernière sortie dans la presse, le leader de Pastef/Les Patriotes, Ousmane Sonko avait également révélé avoir déjà adressé au cours de l’année 2020 plusieurs questions écrites au gouvernement et qui sont restées jusqu’ici sans réponses concernant des cas de transfert du patrimoine de l’Etat en violation de la loi sur le domaine de l’État au Sénégal.

Citant entre autres, le site de l’ancienne gare routière «Pompiers» cédé à des Marocains, les immeubles de la Sicap situées derrière l’Assemblée nationale cédés à des politiciens, et des immeubles situés en centre-ville cédés à des particuliers, il a indiqué tous ces sites ont été cédés par l’actuel régime sur la base des baux emphytéotiques pour une durée de 90 ans sans passer comme l’exige la loi par l’Assemblée nationale. Il en est de même, selon toujours M. Sonko, pour l’Immeuble Brière de  l’Isle : surnommé par les Dakarois «immeuble Gaufrette» cédé à la société Senegindia pour 99 ans ; le titre foncier 2683 DK se trouvant à la rue Carnot, cédé à la société Sénégal hôtel invest pour 99 ans ; le titre foncier 5421, sis à la rue Kleber cédé à la société «Sénégal global solution» pour 99 ans et le titre foncier n°4982, sis à la rue Achimou Tall X René Ndiaye cédé à Fleur Sassoum pour 99 ans sans l’implication de l’Assemblée nationale.

Toutes ces transactions semblent confirmer la nouvelle politique de l’Etat du Sénégal, basée non plus sur l’endettement, sur le marché international grâce aux Eurobonds et autres campagnes de levées de fonds mais plutôt sur le bradage des terres pour financer ses projets.

Nando Cabral GOMIS

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