Troquant sa toge, ou sa robe au fourreau d’hermine, contre le turban de chercheur-islamologue, le magistrat Souleymane Téliko a sorti un livre original intitulé : « Méditations sur l’acte de juger : L’Ultime audience ! » Doté d’une expertise en matière des sciences juridiques et islamiques, Docteur Souleymane Téliko nous « renvoie » au Jugement dernier après celui des hommes (Cours et Tribunaux).
Dans l’ouvrage traduit en arabe et en anglais, l’auteur dresse les « similitudes » entre les deux « juridictions» tout en estimant que Celle de Dieu est la Meilleure des Juridictions. Donc incomparable ! D’où le titre de son ouvrage : « Méditations sur l’acte de juger : L’Ultime audience ! »
Un ouvrage préfacé Mamadou Bamba Ndiaye, ancien ministre des Affaires religieuses. En exclusivité, « Le Témoin » vous ouvre les bonnes feuilles de ce livre à la fois instructif et « effrayant » pour tout croyant… « Méditations sur l’acte de juger : L’Ultime audience ! » tel est le titre de l’ouvrage du magistrat Souleymane Téliko qui nous fait méditer sur l’ultime audience ou le jugement dernier.
Ce, après la justice des hommes. En faisant du Prophète Dâwoud(psl) son vicaire sur terre, Allah, le Tout-puissant lui assigne aussi, la mission redoutable de rendre le jugement entre les hommes. En préfaçant l’ouvrage, l’ancien ministre Bamba Ndiaye rappelle que le sceau des Prophètes Mouhammad (Sws), a personnellement assumé cette fonction au début de l’islam, avant de désigner plus tard, d’illustres compagnons comme Mouâz Ibn Jabal, Ali Ibn AbouTâleb (RTA), comme juges, chacun dans un lieu précis. « Allah lui-même se qualifie dans la sourate At-tîne(95), verset 8, comme étant le « meilleur juge»( Ahkamoul hâkimîne).
L’acte de juger est perçu dans l’islam et dans toutes les sociétés humaines évoluées, comme une fonction très délicate, mais, somme toute, indispensable pour maintenir l’équilibre et l’équité dans la société » a expliqué l’ancien des affaires religieuses sous Me Abdoulaye Wade.
A propos de l’ouvrage, il dit que le brillant magistrat Souleymane Téliko livre des «Méditations sur l’acte de juger, Ici-bas et dans l’Au-delà» « Si l’on admet qu’il existe des similitudes dans l’acte de juger Ici-bas et dans l’Au-delà, il s’avère évident qu’il est , tout de même, risqué de s’aventurer dans la jungle des comparaisons entre deux actes qui se passent dans deux séquences différentes, avec notamment des acteurs tout à fait différents » a-t-il fait savoir, histoire de faire la part des choses » (…)
Une invite à l’introspection et à la prospective…(…) «L’Ultime audience : Méditations sur l’acte de juger Ici-bas et dans l’Au-delà» est à la fois une invite à l’introspection et à la prospective. Si l’acte de juger Ici-bas est un regard vers le passé et un clin d’œil au présent, l’acte de juger dans l’Au-delà, constitue pour Souleymane Teliko, un regard vers le futur pour ne pas dire un saut vers l’inconnu.
Selon le préfacier Bamba Ndiaye, ces deux regards croisés, donnent lieu à une prise de conscience par le juge qui accepte de remettre en cause des pré-requis, mais qui prétend, en même temps, à une indépendance, sans laquelle, l’acte de juger aura perdu toute son efficacité voire sa légitimité. Dans son introduction, l’auteur « Méditations sur l’acte de juger : L’Ultime audience ! » tient à rappeler que la vocation de tout message est d’être lu et compris. « Il en est ainsi, naturellement, de la Parole révélée de Dieu qui n’est rien d’autre qu’un message que le Seigneur de l’univers adresse à ses créatures.
Cet impératif de connaissance a pour corollaire le devoir pour chaque homme de chercher à saisir le sens et la portée du message reçu. L’adoration de Dieu est donc indissociable d’un travail de méditation, entendue ici comme réflexion soutenue et profonde sur un objet précis. Dans le cadre d’un tel exercice, l’approche peut varier en fonction des connaissances et de la sensibilité du chercheur » a fait savoir Souleymane Teliko dans l’ouvrage.« D’abord, l’objet de cet ouvrage n’est pas de comparer la Justice de Dieu à une quelconque autre justice.
Celivre s’inscrit dans une logique non pas de comparaison, mais de méditation. Il s’agit de s’arrêter sur certaines séquences des audiences criminelles dont la description se rapproche de certains aspects du jugement dernier, pour méditer sur le sens et la portée de l’acte de juger. Autrement dit, l’instance criminelle est présentée ici comme un moment de « rappel » ou de méditation. Ensuite, l’objet de la réflexion se limite aux différentes étapes de la procédure criminelle et ne concerne pas les règles de fond. Ces étapes étant à quelques réserves près, communes à tous les systèmes judiciaires, le parallèle que nous faisons vaut pour toute forme de justice humaine, peu importe qu’elle soit d’inspiration religieuse ou laïque.
En un mot, l’idée principale de cet ouvrage est de montrer comment une activité aussi manifestement profane que l’acte de juger peut revêtir une charge symbolique et spirituelle selon l’angle sous lequel on la considère » a expliqué l’auteur pour éviter tout malentendu avant de préciser que l’objet de cet ouvrage n’est pas de comparer la Justice de Dieu à une quelconque autre justice (…) Comparution à l’Ultime audience ! (…) « L’audience de l’Au-delà est celle au cours de la quelle tous, à l’exception de l’Unique, seront de l’autre côté de la barre. Pour éviter tout malentendu, il nous paraît nécessaire d’apporter deux précisions : D’abord, l’objet de cet ouvrage n’est pas de comparer la Justice de Dieu à une quelconque autre justice. Ce livre s’inscrit dans une logique non pas de comparaison, mais de méditation.
Il s’agit de s’arrêter sur certaines séquences des audiences criminelles dont la description se rapproche de certains aspects du jugement dernier, pour méditer sur le sens et la portée de l’acte de juger. Autrement dit, l’instance criminelle est présentée ici comme un moment de « rappel » ou de méditation. Ensuite, l’objet de la réflexion se limite aux différentes étapes de la procédure criminelle et ne concerne pas les règles de fond. Ces étapes étant à quelques réserves près, communes à tous les systèmes judiciaires, le parallèle que nous faisons vaut pour toute forme de justice humaine, peu importe qu’elle soit d’inspiration religieuse ou laïque.
En un mot, l’idée principale de cet ouvrage est de montrer comment une activité aussi manifestement profane que l’acte de juger peut revêtir une charge symbolique et spirituelle selon l’angle sous lequel on la considère. L’idée d’écrire sur ce thème nous est venue d’un constat fait à travers la relecture des versets relatifs au déroulement du jugement dernier.
A l’occasion, nous avons été frappés par les similitudes entre certains aspects du jugement dernier et ce qui se pratique quotidiennement, dans nos juridictions. En effet, l’évocation dans le Coran de la comparution sous escorte devant Allah (…) » Quand l’ange annonça l’ouverture de l’audience… (…) « Cher lecteur , l’ange qui va souffler sur la trompette pour annoncer l’Heure fatidique ne te fait il pas penser à l’huissier qui crie pour annoncer l’arrivée des juges ?
Le conducteur qui accompagne la personne devant son Seigneur ne renvoie-t-il pas au gendarme qui escorte l’accusé de la prison au tribunal? La présence d’un témoin aux côtés de chaque âme ne te fait-elle pas penser aux témoins que le tribunal met un soin si particulier à faire comparaître ?
Le silence de cathédrale imposé aux hommes au jour du jugement dernier n’est il pas l’autre version de la police de l’audience ci-dessus évoquée ? Et l’accompagnateur chargé de déposer le livre des actes ? Arrêtons- nous un instant sur cette dernière formalité. A la différence de notre audience ici-bas, il n’y aura pas de greffier chargé de lire l’ordonnance de renvoi. En effet, dans l’Audelà, chaque personne sera chargée de lire, personnellement, son livre, comme indiqué dans le Coran : « Lis ton écrit. Aujourd’hui, tu te suffis d’être ton propre comptable».
Cher lecteur, as-tu conscience du caractère angoissant de cette ultime épreuve ? Y’a-t-il scène plus humiliante que celle d’un homme lisant devant le monde entier, à « haute et intelligible voix » pour reprendre les termes propres à notre jargon, le livre de ses actes, alors que, peut-être, il aura détourné la fille mineure de son ami, volé l’argent de la mosquée, réclamé à tout va des pots – de -vin , « marabouté » l’enfant prodige de sa coépouse, etc ? Ainsi, en plus d’un châtiment d’une douleur à nulle autre pareille, c’est la honte et l’avilissement qui guettent tout pêcheur non repenti » (…)
Ici-bas, les accusés ont l e droit de mentir… (…) « En effet, devant le tribunal des hommes, les juges sont en permanence, exposés à des risques de manipulation ou d’erreurs. Ces risques sont dus au fait : les accusés ont le droit de mentir. Les témoins peuvent ne pas dire la vérité malgré le serment qu’on leur fait prêter. Les enquêteurs peuvent se tromper ou être instrumentalisés. Autant dire que quelque vigilant et intègre qu’il soit, le juge n’est jamais à l’abri d’une erreur d’appréciation. Sa décision, contrairement à celle de Dieu, est donc sujette à contestation et à recours.
Ainsi, la vérité judiciaire n’est, en définitive, qu’une vérité relative, susceptible d’être remise en cause, soit par la survenance de faits nouveaux, soit par les révélations de l’ultime audience. Cette conscience des limites propres au jugement rendu par des humains, qui a fait dire à Guy Canivet que « nous rendons la justice les mains tremblantes » doit être une raison suffisante pour ne jamais se départir de son humilité » (…) lit-on dans l’ouvrage du magistrat Souleymane Téliko
Une synthèse de Pape Ndiaye