Hausse exagérée des prix : demain, la chasse aux boutiquiers véreux ?

par pierre Dieme

A Dakar comme partout au Sénégal, les 95% des boutiques du coin sont gérées par des ressortissants guinéens. Ici, il n’est pas question pour « Le Témoin » quotidien de stigmatiser, mais force est de constater que ces hôtes étrangers qui travaillent ou vivent parmi nous foulent carrément aux pieds les lois et règlements du pays de la Téranga.

Pire, nos boutiquiers guinéens ne font aucun effort pour accompagner le président de la République Macky Sall dans sa politique sociale qui consiste à baisser ou à plafonner les prix des denrées alimentaires. En tout cas, le Sénégal demeure le seul pays au monde où des boutiquiers étrangers prennent en otage les citoyens du pays d’accueil. Face à l’impuissance des policiers du prix et autres contrôleurs économiques, les boutiquiers du coin ont exagérément augmenté le prix de toutes les denrées alimentaires. Par exemple, le kilo d’oignon ou de pomme de terre, qui coûtait entre 300 Cfa et 400 Cfa aux marchés Castors et Thiaroye, est revendu à 1.000 cfa dans les quartiers Sicap, Hlm, Parcelles Assainies etc.

Pour l’œuf, c’est 125 Cfa voire 150 Cfa l’unité à Sacré-Cœur Vdn, Mermoz, Fann etc. À prendre ou à laisser ! Le sachet de lait en poudre 500g est vendu à 1.800 Cfa alors qu’il coutait entre 1.250 cfa et 1.300 cf. La bouteille de gaz butane (6 kg), dont le prix officiel est de 2885 Cfa est vendue 3.000 Cfa. Face à ces hausses exagérées, « Le Témoin » avait révélé il y a quelques mois que certains habitants de Sacré-Cœur 3 avaient décidé de sonner la mobilisation à travers une pétition visant à déloger tous les boutiquiers de leur quartier. Aujourd’hui, l’alerte nous vient des quartiers de la banlieue dakaroise où la bombe tarifaire risque d’éclater à tout moment !

Et précisément dans un quartier derrière « Auchan » à Keur Massar où un incident de prix est survenu entre une vieille maman et un boutiquier guinéen qui lui avait revendu un petit sachet de lait en poudre (détail) à 125 Cfa alors qu’il coutait 100 Cfa. Dans la mêlée des jeunes du quartier sont intervenus pour s’en prendre au boutiquier aux tarifs exagérés. Pendant ce temps, d’autres se concertaient pour planifier des opérations visant à chasser les boutiquiers de leur localité.

C’est dans ce climat social très tendu, M. Nd, un adjudant-major de la gendarmerie à la retraite, a saisi « Le Témoin » pour alerter les pouvoirs publics « Ici à Keur Massar, les boutiquiers nous prennent en otage avec des hausses injustifiées ! Nous avons réussi à dissuader et calmer les jeunes qui voulaient déloger les boutiquiers. Si l’Etat ne réagit pas vis-à-vis des boutiquiers véreux, cette situation sociale peut aboutir un jour à des émeutes » se désole-t-il tout en estimant qu’il existe des moments où les populations préfèrent subir une pénurie chronique plutôt qu’une hausse à la fois outrageuse et provocatrice.

Le Témoin

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