Au cours de leur assemblée générale ce week-end, à Mbour, les magistrats ont, par la voix de leur Président Ousmane Chimère Diouf, remis un cahier de doléances au ministre de la Justice, Me Malick Sall.
« Les objectifs fixés à la Justice sont nombreux mais force est de reconnaître que les moyens mis à leur disposition ne leur permettent pas de les atteindre », se désole Ousmane Chimère Diouf pour qui « le déficit est à tous les niveaux ». Lors de l’Assemblée générale de ce week-end, à Mbour, le président de l’Union des magistrats sénégalais (Ums) précise : « Au niveau des effectifs, le nombre de magistrats était de 510 en 2017, pour une population de 15 millions d’habitants. La Direction des services judiciaires avait élaboré un plan de recrutement annuel de 30 magistrats, ce qui permettrait d’avoir les 1355 magistrats mais ce plan n’a pas jamais respecté. »
Des véhicules pour les magistrats
Les magistrats ont par ailleurs demandé la construction de nouvelles cours d’appel et de tribunaux de grande instance, la multiplication de chambres au niveau de la Cour Suprême. Ils ont également déploré l’état de délabrement du palais de justice de Saint-Louis et le fait que le Tribunal de grande instance de Mbour ne soit pas aux normes requises, étant une maison conventionnée. M. Diouf d’ajouter, parlant des conditions de travail des magistrats : « Les chefs de cour et les parquetiers généraux qui ont une compétence territoriale couvrant 2 à 3 régions circulent avec des véhicules de fonction datant de 2005 et de 2008. Les magistrats de la haute hiérarchie doivent avoir des véhicules dignes de leur rang. Il en est de même pour les présidents de tribunaux de grande instance, des tribunaux de commerce, de travail, des Doyens des juges. »
L’Ums exige la généralisation de l’âge de la retraite
Ousmane Chimère Diouf est également revenu sur l’âge de la retraite des magistrats. « La différence de traitement entre des magistrats de même grade consistant à voir partir à la retraite les plus jeunes pour laisser en place les plus âgés créé un déséquilibre dans la gestion des carrières », selon lui. C’est pourquoi il estime que « la généralisation de l’âge de la retraite est une nécessité absolue ». Pour lui, « ce ne serait que justice, pour reprendre une expression chère à nos amis avocats », conclut-il sur un brin d’humour.
Me Malick Sall promet l’amélioration des conditions de travail
Le Garde des Sceaux, qui a présidé la cérémonie d’ouverture, a souligné que le chef de l’État est « préoccupé » par la gestion des effectifs, l’amélioration des conditions de travail des magistrats ainsi que de leur motivation. « Le Président de la République a donné des instructions fermes pour que la dynamique de recrutement en cours soit maintenue. Pour lui le service de qualité de la justice passe aussi par la motivation des magistrats, d’où la revalorisation des salaires, de la pension de retraite, l’octroi d’une parcelle de 15 ha », a dit Me Malick Sall. Avant de rappeler un « ambitieux programme de 250 milliards allant de 2021 à 2027 » qui permettra la construction des palais de justice de Pikine Guediawaye, de Rufisque, de Tivaouane, de Diourbel, du camp pénal de de Sébikotane, des maisons d’arrêt de Fatick et Matam, entre autres.