Les avocats et quelques membres de la famille de François Mancabou, décédé le 13 juillet à l’hôpital Principal de Dakar, ont fait face à la presse ce vendredi 5 aout au siège de Amnesty International. Sa famille a demandé au procureur de la République de lui rendre le corps afin qu’il soit enterré.
« C’est à la radio que j’ai entendue l’information ce matin-là. C’était un 18 juin en me préparant à aller travailler, j’ai entendu que mon frère a été cité dans l’affaire « Force spéciale ». Tout de suite, je me suis tout de suite demandé de quel François Mancabou ils parlaient. Pendant cinq jours, j’ai tenté de le joindre sans succès. J’ai appelé toute la famille pour savoir ce qui se passait. C’est le 25 juin que mon frère Raymond Zalé m’a appelé pour me dire que c’est ton frère François qui est arrêté et il se trouve à l’hôpital. Aussitôt, je me suis rendu là-bas pour m’enquérir de l’état de mon frère. Une fois sur place, je l’ai vu et il a parlé avec moi en me disant mot pour mot « sister tu as vu ce qu’ils m’ont fait. On est venu me chercher chez moi pour me faire ça », a déclaré Martial Mancabou.
« Vu qu’il souffrait beaucoup en faisant l’effort de me parler, je lui ai dit de se reposer, car je pensais avoir assez de temps pour discuter avec lui et qu’il m’explique ce qui s’est réellement passé. Le deuxième jour où je suis parti le voir, il m’a demandé de lui apporter du jus. Le troisième jour, il a été amené pour subir une opération à partir de là, il n’arrivait plus à bien parler, mais quand tu lui posais des questions, il répondait difficilement donc je l’ai laissé se reposer, car je suis dans le corps médical. Je sais ce que représente une opération », a-t-elle ajouté.
Poursuivant, Martial Mancabou a déclaré qu’elle ne savait pas que le pire allait se produire. «Finalement il est mort sans m’avoir tout raconté. Moi de mon côté, je veux savoir ce qui s’est réellement passé pendant la détention de mon frère ce qu’ils lui ont fait. Je connaissais bien François s’il était coupable, il allait me dire la vérité parce que lui et moi sommes des confidents. Depuis sa mort chaque jour, je me pose des questions sans réponses. Pour finir, je demande au gouvernement de nous rendre le corps de mon frère parce que l’âme de François est en train d’errer. Nous voulons l’enterrer et passer à autre chose », a-t-elle supplié.
« Je suis à Dakar depuis le 4 juillet pour m’occuper des affaires de François Mancabou »
Présent lui aussi à la rencontre, Raymond Zalé frère de François Mancabou mandaté par le roi des Mankagnes à Dakar pour récupérer le corps du défunt a témoigné qu’il peine énormément à remplir sa mission. « Je suis à Dakar depuis le 4 juillet pour m’occuper des affaires de François Mancabou. Ils me disent que c’est un problème d’Etat. Détenu du 17 juin, c’est le 25 juin qu’on a su que François était gravement malade et qu’il était interné à l’hôpital Principal de Dakar. François est décédé et depuis le 4 juillet que je suis là, je suis toujours en train d’attendre. Je ne peux pas entrer en possession du corps de François. Chez nous les Mankangnes pour ceux qui ne nous connaissent pas, un corps détenu quelque part pendant plus de 15 jours, nous ne pourrons plus avoir ce que nous voulons traditionnellement », a-t-il relaté, en pleurs.
Pour finir, il s’est adressé au gouvernement. « Ce que je souhaite, c’est que le président de la République parle au procureur de la république pour qu’il nous restitue le corps qu’on puisse l’enterrer et faire le sacrifice que nous devons faire. Pour que François Mancabou puisse reposer en paix », a-t-il imploré.