Le ministre de la Santé et de l’action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr a annoncé hier, vendredi 24 avril, dans sa communication du jour un dépistage massif pour trouver le maximum de cas positifs de coronavirus au Sénégal. Même si encore la décentralisation du dépistage n’est toujours pas effective comme le suggèrent plusieurs professionnels de ce secteur, Diouf Sarr rehausse la barre avec plus de 500 tests hier, vendredi. Une première depuis l’apparition de la pandémie dans le pays, le 02 mars dernier. Le ministre de la Santé et de l’action sociale serait-il devenu plus attentif à l’appel présent de certains acteurs de la santé pour la généralisation ou démocratisation des tests ?
Pour la première fois depuis l’apparition du coronavirus au Sénégal, le ministère de la Santé et de l’action sociale vient de franchir le cap des 500 dépistés par jour. Avec la propagation de la maladie qui a pris une autre tournure avec les cas issus de la contamination communautaire, un changement de paradigme était prévisible pour bouter très vite la maladie hors des frontières sénégalaises. Depuis un certain temps, le débat sur la décentralisation des tests se fait plus pressant avec plusieurs acteurs de la santé.
Si le professeur Coumba Touré Kane de l’Iressef soutient que les tests massifs décentralisés sont bien possibles du fait que tous les hôpitaux sont aujourd’hui aptes à faire le dépistage car disposant d’outils de pointe dans leurs laboratoires, la secrétaire générale du Conseil national de lutte contre le Sida (Cnls), quant à elle, avance qu’une démocratisation du dépistage s’impose. Invitées jeudi dernier de l’émission les « Urgences » de la 2Stv, les deux professionnelles de la santé estimaient que le secteur privé doit y être associé et le peuple de choisir la structure qui lui convenait pour faire le test. « Le Sénégal a l’habitude de gérer des épidémies et notre expérience doit nous servir pour venir à bout du coronavirus.
Pour plus de chance de stopper très tôt la propagation de la maladie, le ministère de la Santé doit aller audelà des prévisions, c’est-à-dire chercher le maximum de cas positifs pour les mettre sous traitement comme ce fut le cas dans la lutte contre le Vih-Sida », a fait savoir docteur Safiétou Thiam. Et de poursuivre : « la démocratisation des tests s’impose, le privé doit pouvoir y jouer sa partition. Si une personne veut connaitre son statut sérologique, qu’elle soit libre de le faire. Si elle est positive, on la met automatiquement sur traitement comme c’est le cas dans la prise en charge du coronavirus tout en poursuivant la stratégie implantée depuis le début ».
Le professeur Coumba Touré Kane, très connue dans la lutte contre le Vih, chercheure à l’Institut de recherche en santé de surveillance (Iressef), a renseigné : « les hôpitaux de niveau 3 sont tous aptes à faire le dépistage et même certains districts. Aujourd’hui, on peut dénombrer plus de 40 machines Dielesper disponibles dans les structures publiques capables d’effectuer des tests fiables et rapides du coronavirus avec des résultats obtenus en deux tours d’horloges. Pourquoi ne pas en profiter ? Ils ont des outils de pointe dans leurs laboratoires et cela peut contribuer à un dépistage de masse de tous les cas suspects mais pour ceux et celles qui en souhaitent connaitre leur statut sérologique».
Dans cette réponse contre le coronavirus, le ministère de la Santé et de l’action sociale du Sénégal Abdoulaye Diouf Sarr a élevé la barre du nombre de dépistages journaliers. Pour la première fois depuis l’apparition de la maladie dans le pays, le 02 mars dernier, la barre des 500 tests vient d’être franchie. Selon le directeur du Service national de l’éducation et de l’information pour la santé (Sneips), le docteur Ousmane Gueye, le dépistage se fait maintenant très tôt chez les sujets contacts pour déceler plus de cas positifs et par ricochet, réduire la contamination. Aujourd’hui, face à ce débat pressent sur un dépistage de masse, le ministère de la Santé et de l’action sociale serait-il à l’écoute de son peuple, même s’il va de ses propres initiatives ?