Nous en sommes là ! Des habits déchiquetés, les cheveux hirsutes, le regard hagard et l’âme en peine. Notre si belle démocratie, chantée sur tous les toits et donnée en exemple, complètement balafrée. La démocratie sénégalaise, cette belle dame qui faisait perdre la tête aux voisins d’en face devenue méconnaissable à force d’être agressée. Après l’élimination d’adversaires ombrageux pour la présidentielle, ils sont en passe de réussir un autre coup. Eux qui appelaient au combat vont devoir combattre sans adversaire. Celui qui représente l’opposition et qui les empêche de dormir risque d’être écarté de l’Assemblée nationale par un jeu de yoyo de prétendus Sages qui risquent de mettre le bordel dans ce doux pays. Leur crainte ? Une cohabitation. Et pendant qu’une opposition légale appelle à un rassemblement, de l’autre côté, on soupçonne une insurrection. Un mot d’ailleurs dont ils usent et abusent jusqu’à se faire peur eux-mêmes. Et pince sans rire, ils disent qu’ils feront face et le braillent sur tous les toits. C’est même devenu leur slogan de précampagne. Il faut qu’ils se calment et répondent par des arguments autres que les muscles. Nous ne sommes pas dans une arène de gladiateurs. Et s’ils doivent faire face, ils ont un autre combat à mener. Celui contre la vie chère, la grande pauvreté, l’insécurité, la famine qui n’épargnent personne. Sauf eux, si fortunés et qui ont des banques à domicile ! Et pourquoi donc pensez-vous à Farbanquier Ngom ? Les chantiers auxquels s’attaquer sont nombreux plutôt que de livrer des combats Don quichottesque contre une opposition qui mérite quand même d’avoir droit de cité. Car disposer de forces de l’ordre surarmées n’a jamais été une assurance tous risques. Demandez donc à tous ces potentats qui ont dû fuir leurs pays en abandonnant leur pouvoir…
KACCOOR BI
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