La candidature annoncée de Guy Marius Sagna aux législatives de juillet prochain a suscité un certain nombre d’interrogations. Non pas que l’homme n’en a pas droit. D’autant plus qu’il doit se dire qu’il sera beaucoup plus influent comme député et pourra davantage peser sur les prises de décisions. Ce qui est compréhensible.
Mais, Guy est connu comme un membre influent de la Société civile avec son mouvement Frappe France Dégage. D’ailleurs, il totalise plus d’une trentaine d’arrestations, ce qui en dit long sur son engagement au service de diverses causes et au profit de ses concitoyens. Toutefois, la société civile a ses exigences du fait de ses caractéristiques particulières. Telle que théorisée par Gramci, elle apparaît comme un groupe de pression plutôt conservateur et dont l’objectif n’est nullement la conquête du pouvoir.
Ainsi, en décidant de participer à des élections, Guy apporte une première entorse à la philosophie première qui guide la Société civile. La seconde entorse et la plus grave nous semble être le fait pour lui, de le faire sous la bannière d’une coalition politique. Se faisant, il assume ainsi une forme d’appartenance politique, de coloration partisane dont il aura du mal à se départir. On peut en effet décider de participer à des élections mais, pour se faire, il serait préférable de le faire en tant qu’indépendant. Le fait de rejoindre une coalition politique de l’opposition fait de lui un opposant. Ni plus ni moins.
Qui plus est, c’est une démarche qui donne raison à ceux qui ont toujours pensé que la Société civile est composée de politiques encagoulés. En effet, beaucoup, notamment dans les cercles du pouvoir, ont toujours dénoncé cet état de fait. Aujourd’hui, ils vont se frotter les mains.
C’est pourquoi, il est important que ceux qui décident de s’engager en politique assument toutes les conséquences en s’affichant clairement aux yeux de tous et en évitant désormais d’user de raccourcis. On pouvait naguère être journaliste, activiste, religieux ou autres. Mais une fois dans l’arène politique, on doit changer de casquette pour assumer pleinement ses nouvelles responsabilités et en se débarrassant des premières. Beaucoup de hauts cadres l’ont déjà réussi cette mutation.
Assane Samb