Après l’euphorie d’une coupe continentale et la qualification à une coupe du monde, nous voilà à faire face à une douloureuse réalité. Il a fallu la médiatisation de la mort d’une parturiente pour que la République se rende compte que nos infrastructures sanitaires sont devenues des lieux où les malades trépassent, plutôt que d’en sortir guéris. L’argent investi dans certaines infrastructures aurait ainsi pu servir à mieux s’occuper de la santé de pauvres citoyens à qui on demande souvent des cautions hors de leur portée pour être soignés, s’ils ne sont pas séquestrés.
Et c’est hier seulement que le Chef est descendu de son nuage pour se rappeler que nos structures sanitaires sont moribondes en termes de disponibilité en personnels et équipements. Il a demandé à son ministre de la Santé d’intensifier le programme de dotation des structures sanitaires départementales, régionales et nationales, d’équipements d’imagerie médicale de dernière génération en veillant à la maintenance adéquate du matériel et à son exploitation optimale à la satisfaction des patients et des personnels de santé dédiés.
Un aveu de taille qui renseigne sur le dénuement de ce secteur vital qui n’a jamais été une priorité pour le Chef comme il le proclame faussement. Et c’est au moment où des pauvres sont sanctionnés que le personnel de l’hôpital Aristide le Dantec se signale en pointant du doigt l’indigence de cette structure sanitaire. Une façon certainement d’attirer l’attention de l’opinion publique pour ne pas subir, en cas d’incident, le même lynchage médiatique que leurs pauvres collègues de Louga.
Le diagnostic du personnel de cet hôpital de la capitale où convergent tous les misérables est pour le moins alarmant. Des laboratoires qui souffrent de problèmes d’accès à l’eau avec un personnel qui manipule du sang et qui ne peut même pas se laver avant de rentrer chez lui. Face à cette situation surréaliste, s’il y a lieu de sanctionner, c’est bien l’Etat et celui qui l’incarne qu’il faudra punir. Hélas, ce sont toujours des lampistes qui payent les errances de nos autorités.
KACCOOR BI