Des trafiquants de bois opérant dans le Nord de la Casamance sont restés sourds aux multiples appels du chef de l’Etat, Macky Sall, dont le dernier a été lancé avec insistance le 4 avril dernier, jour de la célébration de la fête de l’indépendance
Un des dix-neuf (19) trafiquants de bois de vène a été mortellement atteint par balle, lors de leurs accrochages avant-hier, samedi 9 avril 2022, avec les agents de la Brigade forestière de Ndorma, dans la région de Kolda. Leur produit disposé sur des charrettes ainsi que des animaux de traction ont été immobilisés. Les Armées sont entrées en action pour appuyer les bérets verts à la traque des délinquants en fuite. Les racines du mal sont profondes sur fond de complicité et de corruption à l’actif des multinationales basées à l’étranger.
Des trafiquants de bois opérant dans le Nord de la Casamance sont restés sourds aux multiples appels du chef de l’Etat, Macky Sall, dont le dernier a été lancé avec insistance le 4 avril dernier, jour de la célébration de la fête de l’indépendance du Sénégal.
Et le thème générique de cette édition portait justement en partie sur la protection des ressources forestières : «Forces de défense et de sécurité et résilience nationale». Samedi dernier, dix-neuf (19) individus ayant chacun chargé des billons de bois dans une charrette ont écumé la zone de Médina Yoro Foula et faisaient route vers la Gambie voisine.
En supériorité numérique, ces trafiquants n’ont pas obtempéré à la sommation des agents de la Brigade forestière de Ndorna. Durant ces accrochages, l’un des coupeurs de bois a été mortellement atteint par balle et les dix-huit (18) autres ont réussi à s’enfuir, laissant derrière un corps sans vie, 19 charrettes remplies de billons de bois, des chevaux et des ânes.
L’Armée est intervenue pour prêter main forte aux bérets verts. Deux semaines plus tôt, lors d’une opération de délimitation des parcelles aux fins d’aménagement des forêts communautaires de Missirah Sonkodou, les membres du Comité intervillageois de gestion de la forêt du massif de Diambaty, appuyés par les agents forestiers de Bounkiling, avaient interpelé des charretiers qui ont pris la clé des champs. Dans le Nord du département de Bignona, le trafic y était plus feutré avec l’occupation des bandes armées le long de la frontière avec la Gambie, même si les récentes opérations de sécurisation des Armées sénégalaises ont permis de reprendre le contrôle des bases rebelles. Et pourtant, avant-hier samedi, en tournée de suivi de la campagne de reboisement dans la région de Sédhiou, le colonel-major Baïdy Bâ, Directeur national des Eaux et Forêts, Chasse et Conservation des sols, a rappelé ces directives du chef de l’Etat et l’urgence climatique qui imposent la vigilance contre le pillage des forêts casamançaises.
Les racines du mal sont profondes, surtout avec des complicités des villageois autochtones, la corruption, le silence par crainte de représailles et l’enjeu du gain facile avec les devises étrangères des multinationales. Il importe tout de même de rappeler que le bassin arachidier d’alors, dans le Centre du Sénégal, étant devenu aride, certains occupants ont migré vers le Sud. Et leur présence de plus en plus accrue exerce une forte pression sur les massifs forestiers qui se rétrécissent comme peau de chagrin. Sans pessimisme déraisonné, la solution n’est pas si proche et la clé se trouve entre les mains de chaque citoyen.