Son audition sur le fond de l’affaire l’opposant à Adji Sarr n’a pas encore eu lieu qu’Ousmane Sonko semble tenir le bon bout. Les informations qui circulent sur ce dossier à la faveur de plusieurs audios ayant fuité dans les réseaux sociaux accréditent la thèse du complot qu’a toujours défendue le leader de Pastef.
Dans les dossiers judiciaires à fort retentissement médiatique, il n’y a pas que le tribunal des juges qui est appelé à se prononcer. Il y a d’abord et avant tout le tribunal de l’opinion. Et même si ce qu’il pense n’a aucune valeur juridique, il peut au moins donner lieu à deux cas de figure. En effet, ce que l’opinion, dans son écrasante majorité, pense d’une affaire, peut exercer une douce pression sur le juge et influer, pourquoi pas, sur la tournure d’un dossier pendant devant la justice. De même, il suffit que l’opinion prenne fait et cause pour un prévenu pour que toute décision de condamnation à son encontre soit perçue comme une injustice. Et dans les deux cas de figure, c’est l’accusé qui gagne comme cela semble être le cas pour Ousmane Sonko dans l’affaire de viols répétés qui l’oppose à la masseuse Adji Sarr.
Les audios qui ont inondent présentement les réseaux sociaux et qui accréditent la thèse d’un complot à l’encontre du leader de Pastef mettent visiblement dans l’embarras son accusatrice et ses avocats. Y compris le très volubile Maître El Hadj Diouf qui, contrairement à ses habitudes, préfère ne pas se prononcer sur le dossier depuis que ces audios on ne peut plus explosives sont sur la place publique. De manière circonstanciée, elles mettent un à un tous les éléments qui confortent la thèse d’un complot à l’encontre de Sonko avec, au centre, la pauvre Adji Sarr, réduite à une simple marionnette entre les mains de manipulateurs qui cherchent à avoir la peau du leader de Pastef. Force est de constater qu’il y a de quoi réduire au silence les défenseurs les plus acharnés de la masseuse.
A présent que ces audios sont sur la place publique, l’opinion reste attentive à ce qu’en fera le juge. Et de ce point de vue, de deux choses, l’une. Ou bien, il les ignore avec le risque d’alimenter les suspicions. Ou alors, il les fait authentifier pour les verser dans le dossier avec le risque de compromettre des personnalités dont les noms circulent comme étant les fameux « comploteurs » que Sonko a toujours indexés comme étant derrière cette sombre affaire.
« Nous nous rappelons bien cette audio qui a circulé sur les réseaux sociaux présentant une voix attribuée à celle de la chanteuse Amy Collé, critiquant le Président Macky Sall, le traitant de « ounkhou ». Le procureur de la République avait fait authentifier le fichier, avant d’engager très vite des poursuites contre la concernée », souligne le coordonnateur de « Y en a marre », Aliou Sané. Comme pour inviter le juge en charge de l’affaire Sonko-Adji Sarr à en faire autant.
C’est à croire que ces audios apparaissent donc comme une nouvelle équation à résoudre dans le traitement du dossier. Mais, faut-il le rappeler, avant que ces audios n’inondent la toile au grand bonheur des partisans du leader de Pastef, les pv de l’enquête préliminaire de la gendarmerie, confiée à l’époque au capitaine Touré, tout comme la version servie invariablement par la propriétaire du salon Sweet Beauty, Ndèye Khady Ndiaye, ont également disculpé le leader de Pastef aux yeux d’une grande partie de l’opinion. Autant dire qu’avant même d’être entendu sur le fond du dossier, Sonko a déjà gagné la première manche devant le tribunal de …l’opinion.
Alice Ndiaye