Mis à mal dans les principales villes du pays lors des élections municipales et départementales du 23 janvier dernier, le régime en place pourrait voir son calvaire se poursuivre lors des prochaines élections législatives.
Les élections législatives du 31 juillet prochain s’annoncent cruciales pour le président Macky Sall et sa coalition Benno Bokk Yakaar. Confronté à un contexte politique marqué par la défaite de ses têtes de listes dans plusieurs grandes communes aux dernières élections locales et le contexte social marqué par la hausse des prix, le président Sall va jouer le tout pour le tout pour essayer de repositionner sa coalition sur la trajectoire de 2035 face à une opposition plus que jamais motivée à gagner ces élections législatives pour imposer une cohabitation.
Mis à mal dans les principales villes du pays lors des élections municipales et départementales du 23 janvier dernier, le régime en place pourrait voir son calvaire se poursuivre lors des prochaines élections législatives.
Prévues le 31 juillet prochain, ces élections législatives interviennent dans un contexte qui est loin d’être favorable à l’actuel chef de l’Etat, patron de la coalition majoritaire au pouvoir. Sur le plan politique, qu’on se le dise ou pas, le Président Macky Sall n’a pas actuellement le moral haut perché.
En effet, contrairement en 2017 où l’actuel chef de l’Etat avait bénéficié des circonstances de la large victoire de son projet de référendum du 20 mars 2016 et la victoire de sa coalition aux élections des Hauts conseillers des collectivités territoriales du dimanche 04 septembre 2016, La situation est toute cette année. Pour cause, c’est un Président Macky Sall diminué par les défaites cuisantes des têtes de liste qu’il a imposées d’autorité lors des élections municipales et départementales du 23 janviers dernier dans les communes de Kolda, Ziguinchor, Kaolack, Tamba, Thiès, Dakar, Rufisque, qui va jouer le tout pour le tout pour essayer de repositionner sa coalition sur la trajectoire de l’horizon 2035, comme théorisé, face à une opposition plus que jamais motivée à gagner les élections législatives pour imposer une cohabitation à l’Assemblée nationale.
LES RÉALISATIONS DU PRÉSIDENT SALL SUR LE PLAN SOCIAL MAQUILLÉES PAR LES INFLATIONS ET LA HAUSSE DES PRIX
Les défis du régime en place sur le chemin des élections législatives du 31 juillet prochain ne sont pas qu’au plan politique. Sur le plan social, l’actuel chef de l’Etat compte beaucoup de réalisations, notamment dans le domaine de la santé avec les hôpitaux régionaux de Kédougou, Kaffrine, Sédhiou et à Touba, dans l’enseignement supérieur comme dans le domaine portuaire et aéroportuaire sans oublier le transport et les infrastructures routières. Aujourd’hui, toutes ces réalisations du président Sall sont maquillées par la situation actuelle du pays marquée par une inflation aggravée par une hausse quasi généralisée des prix des denrées de première consommation.
Nonobstant la décision du gouvernement, à l’issue de la réunion du Conseil des ministres le 24 février dernier, la baisse des prix de l’huile, du riz brisé non parfumé et du sucre est loin encore loin d’être effectif sur le terrain. Une situation qui risque de s’aggraver avec le début du Ramadan annoncé pour ce week-end.
UNE POLITIQUE DE BONNE GOUVERNANCE ESCAMOTÉE PAR UNE OPTION IRRÉMISSIBLE DE RÉDUCTION DE «L’OPPOSITION À SA PLUS SIMPLE EXPRESSION »
Les signes de faiblesse du régime actuel en perspective des prochaines législatives ne se limitent pas seulement sur le plan politique ou social. On note également des manquements dans la politique de bonne gouvernance du président Sall qui semble plus être motivé par un souci de « réduire l’opposition à sa plus simple expression ».
La preuve, pour une affaire de gestion de la caisse d’avance de la ville de Dakar portant sur 1,8 milliard de francs CFA, le régime a mobilisé tout l’appareil judiciaire de l’Etat pour faire juger et condamner en un temps record (un an et sept mois) Khalifa Ababacar Sall. Pendant ce temps, le dossier de 94 milliards du Tf…de même que des dizaines de rapports transmis au procureur de la République par l’Office national de lutte contre la fraude et corruption (Ofnac), impliquant des proches du président Sall, dorment toujours dans les tiroirs du bureau du maître des poursuites.
A cela s’ajoute également une gestion opaque des accords de coopération ou de partenariat avec des entreprises étrangères opérant au Sénégal, notamment dans le domaine de la pêche, des transports, des ressources naturelles comme le pétrole, le gaz, les métaux et les minéraux qui plombent les innovations apportées par le régime en place dans le cadre du renforcement du cadre réglementaire.
Nando Cabral GOMIS