A quatre mois environ des prochaines législatives, le processus électoral en perspective de ces élections est aujourd’hui miné par le débat sur le maintien du parrainage citoyen.
A quatre mois environ des prochaines législatives, le processus électoral en perspective de ces élections est aujourd’hui miné par le débat sur le maintien du parrainage citoyen. Se basant sur l’arrêt rendu le 28 avril 2021 dernier par la Cour de justice de la Cedeao dans lequel l’Etat du Sénégal est invité à supprimer cette mesure qui « viole le droit de libre participation aux élections », les responsables des coalitions d’opposition (Yewwi Askan wi et Gueum Sa bopp) demandent à l’Etat de se conformer à l’arrêt de ladite juridiction. En réaction, la mouvance présidentielle est montée pour préciser que le « Sénégal peut choisir librement sa Constitution, ses lois et ses règles »
Un nuage d’incertitude plane au-dessus des prochaines élections législatives. Fixées à la date du 31 juillet prochain par le Chef de l’Etat, Macky Sall, qui a rendu publique sa décision lors de la réunion du Conseil des ministres du mercredi 2 février dernier, le processus électoral en vue de ces élections devant permettre le renouvellement du mandat des députés est aujourd’hui secoué par une nouvelle polémique : le maintien du parrainage citoyen.
Instauré par la loi constitutionnelle n°2018-14 du 11 mai 2018 portant révision de la Constitution adoptée à la veille de l’élection présidentielle de 2019, le dépôt d’une liste de parrains fait partie des conditions de recevabilité des dossiers de candidatures pour les partis politiques, coalitions de partis politiques, légalement constitués et aux entités regroupant des personnes indépendantes désireux de participer aux élections législatives du 31 juillet 2022. Cependant, en conférence de presse le 14 mars dernier, les responsables des coalitions d’opposition, Yewwi Askan wi et Gueum sa bopp, ont rejeté le maintien du parrainage pour ces prochaines élections. Pour justifier leur position, ils ont brandi l’arrêt rendu le 28 avril 2021 dernier par la Cour de justice de la Cedeao qui, après avoir estimé que le système de parrainage adopté au Sénégal dans le cadre de loi constitutionnelle n°2018-14 du 11 mai 2018 portant révision de la Constitution, ne garantit pas le droit de libre participation aux élections, a donné un délai de six mois à l’État du Sénégal pour supprimer le parrainage.
Ainsi, lors de leurs conférences de presse tenues respectivement au siège du PRP du député Dethie Fall et au QG (quartier général) de Gueum sa bopp, les deux entités politiques regroupant des partis de l’opposition ont invité l’État du Sénégal à se « conformer aux injonctions de l’institution juridique sous-régionale à laquelle nous sommes membres».
Dans ce même sillage de rejet du parrainage pour les prochaines élections législatives, des mouvements citoyens dont Y’en a marre, Frapp, Coalition citoyenne le peuple, Luttons contre l’indiscipline au Sénégal, Sénégal notre priorité (Snp) ont également tenu une conférence de presse au cours de laquelle, une demande a été faite à l’Etat du Sénégal de lever tous les obstacles pour une libre participation aux prochaines législatives.
En réaction à ces différentes sorties, la mouvance présidentielle est également montée au créneau, le lendemain, lors d’une conférence de presse tenue au siège du parti au pouvoir, l’Alliance pour la République (Apr), pour apporter la réplique. « Je voudrais quand même préciser qu’il y a la hiérarchie des souverainetés. Le Sénégal peut choisir librement sa Constitution, ses lois et ses règles. L’Assemblée nationale a voté la loi consacrant le parrainage.
Dans le Code électoral, il est clairement inscrit la nécessité de collecter entre 0,5 et 0,8 % du nombre d’lecteurs», a martelé lors de ce face-à-face avec la presse l’ancien Premier ministre, Aminata Touré, récemment désignée coordonnateur national du parrainage de la coalition Benno Bokk Yakaar pour les prochaines élections législatives. Il faut dire que ces prises de positions de part et d’autre sont autant d’ingrédients pouvant impacter négativement le processus électoral pour ces Législatives du 31juillet.
Nando Cabral GOMIS