Après ces échéances électorales que nous venons de vivre, acceptons l’expression démocratique bien concise des sénégalais. Avec la manière, le peuple s’est exprimé dignement et honnêtement
Les paramètres économico-politiques et sociaux que vous servez à vos administrés, à vos concitoyens, à votre peuple, n’ont jamais été rassurants. Et, n’inspireraient, en aucun cas, un soupçon de confiance quelconque. Après ces échéances électorales que nous venons de vivre, acceptons l’expression démocratique bien concise des sénégalais. Avec la manière, le peuple s’est exprimé dignement et honnêtement. Et vous, Monsieur Le Président de la République, vous le Premier Citoyen de la nation, vous le Chef suprême des armées, vous le Président du Conseil Supérieur de la magistrature, vous le Président de la « grande» Coalition politique « Ben Bokk Yakaar» vous le Patron en chef du parti au pouvoir « l’Alliance Pour la République « (APR), avez bel et bien reçu le message. Une leçon d’un beau monde du Sénégal.
Monsieur Le Président,
Nul ne peut arrêter la mer avec ses bras, diton. Ce score de 80% de l’ensemble des collectivités territoriales ressemble plutôt à un colosse aux pieds d’argile. Car, seuls 42% des suffrages exprimés vous sont favorables, contre 24% de Yewu Askan Wi et 14%de Wallu Sénégal. Et ensuite, suit le reste du peloton avec chacun un pourcentage mérité. Voilà qui démontre, en analyse de contenu, combien cette posture minoritaire cahin-caha, bougeant à reculons, s’avère désormais inarrêtable. L’opposition confondue est aujourd’hui signataire d’un exploit irréfutable, s’étendant sur l’axe Dakar-Ziguinchor, via Touba-Mbacké-Diourbel, sans oublier Kaolack et Thiès. Ce qui constitue les 65% de l’électorat du Sénégal, dans une compétition qualifiée en amont, par votre proche entourage de primaire pour la présidentielle 2024. Donc, il y’a lieu de rouvrir les yeux, et de regarder la vérité d’en face. Des voix écoutées de votre camp politique fanfaronnaient dans ce sens, afin que vous vous soupesiez pour une participation ou non, à la présidentielle 2024. Et voilà que sortie des urnes,( 42%en faveur de votre camp politique ), la réalpolitique nous renvoie au philosophe Pascal «Victoire au-delà es Pyrénées, erreur en deçà». Car, déjà affaibli électoralement constatant, si l’on en croît les résultats officiels proclamés, accepter une telle donne et ne point lorgner un éventuel mandat de plus, voilà la grandeur du gentlemans agreement. Surtout, quand par les temps qui courent, l’actualité géopolitique vous accueille à des fonctions internationales : La Présidence de l’Union Africaine (UA), gage peut-être d’un futur poste de Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies ( ONU ). Bref.
Monsieur Le Président,
« La Confiance à l’âme est semblable à un point : une fois envolée, elle ne revient plus» , dixit Pubilus Syrus. Vous avez laissé passer entre vos doigts, une grande confiance que les sénégalais vouaient à votre égard, dès votre prise de pouvoir en 2012. hélas! le peuple n’a pas eu l’occasion, dix ans durant, de savourer, ne serait-ce qu’un brin de votre floraison de promesses : « la gestion sobre et vertueuse», «la patrie avant le parti» , « la Creï, c’était pour l’ancien régime, l’Ofnac c’est nous» , «rien ne sera plus comme avant», «je ne protègerai personne», «jamais, je ne signerai un décret pour nommer un parent, un frère…» Vous gouvernez le Sénégal, à travers des stratégies clair-obscures, des déclarations et des actes politico-politiciens, antipodes de tout ce qui était sources d’applaudissements et de plébiscites, aux premières heures de votre installation. Aujourd’hui, vous êtes critiqué, acculé, voire rejeté par ceux-là qui vous chérissaient hier. Mon cher Président, rouvrez les yeux et analysez le pourquoi. « On ne récolte que ce que l’on a semé « : aucun de vos différents gouvernements, depuis 2012, n’a aidé le citoyen du pays, à humer l’air du bout du tunnel d’une éventuelle émergence. Celle-ci imaginaire sûrement. Le peuple souffre. La jeunesse du terroir désemparée, n’a pas toujours divorcé de cette triste et risquée aventure des pirogues de l’émigration clandestine. Au moment où, d’autres de ce Sénégal de demain, se noient dans les océans transcendants de l’oisiveté, de la drogue, de l’alcool, tout en voguant dangereusement vers les rives de la déperdition et de la dépravation. Nous manquons dans notre pays de stations d’accueil, pour les jeunes formés, qualifiés et diplômés, en éternelle quête d’emploi. Et pourtant, que de structures gouvernementales pour pallier ce grave manquement ! Un chômage qui perdure. Des industries mettant la clé sous le paillasson. L’école désapprend. La santé est malade. Le transport en panne, nonobstant un TER se pavanant. La poste dans la nasse et le monde rural a faim et soif.
Monsieur Le Président,
Vous aviez averti cette opposition, pour qui vous décidiez une réduction à sa plus simple expression, « de ne pas réveiller le Lion qui dort «. Une opposition, fût-elle la plus significative, répondant tout de même à vos invitations régaliennes: le dialogue national, l’irruption première de la Covid 19 et cet historique sacre de nos « lions», après la CAN 2021 du Cameroun. Maintenant, permettez-nous, de vous poser la question de savoir, depuis que le Lion s’est réveillé lui-même, quelles performances en politique de développement ont eu à améliorer l’existence du pauvre hère sénégalais ? Si non, comme réactions politiques visibles, à la manière du berger à la bergère, vous frappez sur de hauts fonctionnaires et des opposants coupables, soit d’une ambition politique, soit d’une expression divergente. Le panier de la ménagère continue ses gémissements et pleurs, quand toutes les denrées de première nécessité ( riz, huile, sucre, lait, savon…) , et les énergies ( eau, électricité, gaz etc..) virent leurs coûts grimper. Comme solution, vous venez, concernant cette consommation alimentaire, de ramener leurs prix à leurs valeurs d’antan, c’est-à-dire celles d’avant les dernières augmentations. « A celui qui ne voit pas le soleil, pourquoi s’évertuer à le lui montrer ? «. Les taux de croissance annoncés par ci et par là, sont antinomiques à la survie du panier de la ménagère. Si dans les écritures comptables du Ministère des Finances, de tels pourcentages existent bel et bien, quels sont les secteurs vecteurs de ce soi disant développement ? Nous citerons à votre place : la Sonatel ( partenaire majoritaire : Orange/France ); L’Aéroport A.I.B.D.(partenaire majoritaire Turc ) ; Sabodola ( partenaires majoritaires: australiens, indiens, français… ); Autoroute à péage ( partenaires majoritaires :Senac, Eiffage/France ); le Port Autonome de Dakar ( partenaires majoritaires : DP World, Bolloré, sous-partenariat suisse..)….. La liste ne serait pas exhaustive ! Qui ne souhaiterait pas qu’il existât des contrats «gagnant- gagnant» dans cette kyrielle de coopérations ? That is the question, clame-t-on a bord de la Manche ! Quand aux scandales et autres subterfuges financiers et économiques, ( détournements de fonds publics et privés, bradage et deals fonciers, blanchiments d’argent, faux billets, Traffic de passeports diplomatiques etc. ), sur la plupart, vous dîtes préférer mettre votre historique coude. Raison pour laquelle, nous vous demandons, honorable Président, de rouvrir vos yeux. Afin de savoir et d’engranger dans la subconscience du dirigeant ne maîtrisant plus sa boussole, que vous aurez ainsi en 2024, épuisé votre magistère, Constitutionnellement et moralement. Ce qu’un leader ne peut réaliser en douze ( 12 ) ans, ce n’est pas en cinq ( 05 ) ans additifs et de trop, qu’il le réussira.
Monsieur Le Président,
Rouvrez vos yeux—la répétition est pédagogique —, vous atterrissez au carrefour de la prise de décision. Le peuple sénégalais dont je me sens être parmi les porte-paroles, vous exhorte à arborer, en bandoulière, ce sage conseil aussi citoyen que patriotique : «Au moment «M «, organisez paisiblement une élection calme et transparente, avant de rendre démocratiquement le tablier. Vous sortirez par la grande porte. «. Veuillez recevoir, Monsieur le Président, l’expression de ma haute considération.
Elhadj Yvon Mbaye
Journaliste-formateur