Le président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes) Adama Lam s’est posé la question
Les entreprises sénégalaises sont appelées à se regrouper afin de constituer une force unique et mettre fin à l’émiettement qui les empêche de bénéficier des marchés et autres projets nationaux souvent gagnés par des sociétés étrangères. Le président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes) Adama Lam s’est posé la question du pourquoi on donne toujours les marchés publics aux étrangers.
Le député à l’Assemblée nationale et maire de la commune de Mérina Dakhar dans la région de Thiès, Aymérou Gningue, a invité les chefs d’entreprises sénégalaises à se regrouper et à aller vers une fusion des sociétés qui évoluent dans le même secteur. «L’émiettement de nos grandes entreprises ne favorise pas leur participation dans les projets et marchés nationaux. Il arrive, pour un appel d’offres, qu’elles aillent en solo alors qu’il est bien possible de se constituer en taille critique pour aller avec une force capable de concurrencer les compagnies étrangères», a dit le président du groupe parlementaire de la majorité à l’Assemblée nationale qui prenait part à l’assemblée générale du Conseil Patronal des Energies Renouvelables du Sénégal (Coperes). Il a fait savoir qu’il y a un projet dont le but est de mettre en place un fonds d’investissement capable de mobiliser des centaines de milliards. Ces sommes vont permettre au moins d’éviter cet écueil qui est la formation du capital. Il estime que le Sénégal regorge de génies dans plusieurs domaines, mais, ce qu’il faut, c’est de pouvoir permettre de mobiliser un capital et d’avoir un partenariat avec des personnes qui détiennent des moyens d’investir. «L’Etat ne peut pas tout faire, il nous faut un secteur privé fort pour aller vers le développement de notre pays», a souligné le député. Il a cité en exemple le Coperes qui a gagné sa place dans le secteur privé en regroupant toutes les entreprises évoluant dans les énergies au sein d’une structure, ce qui est une victoire. Cependant, il a soutenu qu’au Sénégal, on ne doit plus avoir des structures patronales différentes, mais un cadre qui permet, au moins sur les grandes questions, d’avoir une même démarche et de pouvoir mobiliser les ressources nécessaires.
ADAMA LAM « APPRENONS À NOUS REGROUPER »
De son côté, le président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (CNES), Adama Lam, a fait part de son incompréhension sur la distribution des marchés des travaux publics. Pour lui, il faut que les patrons d’entreprise essaient de dépasser la sous-traitance et aller vers la co-traitance… «Je ne peux pas comprendre l’état actuel du déroulement de nos rapports avec l’administration. Je ne comprends pas également pourquoi on donne toujours des marchés à des étrangers, alors que toutes les qualifications existent au Sénégal», a dit l’ingénieur en Génie civil de formation. Il n’a pas manqué de dire au député Aymérou Gningue de faire le plaidoyer auprès des autorités pour une complicité positive dans le but de permettre aux entreprises locales de bénéficier des projets. Il ajoute que toutes les parties ont intérêt à aller dans ce sens, car il y a de la place pour tout le monde. Il a fustigé le fait que tout le monde veut être Président Directeur Général, alors que les capacités financières et techniques suffisantes n’existent pas. «Apprenons à nous regrouper, ce n’est pas difficile à faire pourvu que les règles d’éthiques et de bonne gouvernance soient respectées. Sans cela, nous aurons toujours du mal à résister et à reconquérir le marché en termes d’offres techniques et financières», a-t-il insisté. Comme le député Gningue, il a cité l’exemple du Coperes.
Moustapha DIA