La stabilité du Sénégal a vacillé. Au bout de cinq jours de manifestations violentes (du 3 au 7 mars 2021), le pouvoir était sur le point de basculer. Un an après, aucune leçon n’a été tirée, regrette Alioune Tine. Le fondateur d’Afrikajom center qui était l’invité de l’émission Objection de ce dimanche sur Sud Fm, estime qu’au sortir de ces événements « une réflexion globale » aurait dû être fait.
« De mon point de vue en matière politique ce sont les événements les plus graves post-indépendance. La manière dont cela s’est traduit dans nos institutions d’abord. A un moment donné je pense que si on ne faisait pas attention, il y avait une possibilité de basculement de l’institution suprême (la présidence de la République). On n’a jamais atteint ce niveau », souligne-t-il.
L’ancien coordonnateur du M23 de signaler que « rien que cela méritait une réflexion globale au sortir de ces événements. On devrait essayer de comprendre quels sont les facteurs qui ont agi sur les gens pour que les choses dégénèrent ». Parmi ces facteurs, estime Alioune Tine, « Il y a le facteur Covid-19 qui a empêché pas mal de gens de travailler. Les gens ont tellement accumulé qu’à un moment donné ils ont explosé ».
Pour d’autres, poursuit-il, « c’est des problèmes politiques qui sont en suspens. On n’en parle pas mais en réalité on en agit pas moins: c’est la question du 3e mandat ». Le troisième facteur, ajoute Alioune Tine, « c’est qu’il y a eu des précédents à l’affaire Ousmane Sonko. Il y a eu le précédent Karim Wade, Khalifa Sall. Les gens se demandent naturellement qu’est-ce qui se passe encore ».
C’est la conjugaison de ces multiples facteurs qui est à l’origine des événements de mars dernier qui doivent, selon lui, faire l’objet d’une étude sérieuse pur éviter que cela ne se reproduise.