Pas de répit pour la classe politique sénégalaise. A peine sorties des élections municipales et départementales du 23 janvier dernier, majorité et opposition affutent déjà leurs armes en perspective des prochaines élections législatives.
A peine sortis des élections municipales et départementales du 23 janvier dernier, la classe politique sénégalaise affûte déjà les armes en perspective des prochaines élections législatives. Prévues pour le 31 juillet prochain, ces élections qui s’annoncent cruciales pour la majorité actuelle qui clame son hégémonie et l’opposition qui veut« imposer au président Macky Sall une cohabitation » auront comme principal défi le système majoritaire et proportionnel.
Pas de répit pour la classe politique sénégalaise. A peine sorties des élections municipales et départementales du 23 janvier dernier, majorité et opposition affutent déjà leurs armes en perspective des prochaines élections législatives. Prévues pour le 31 juillet prochain, ces élections dont le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique a posé, le vendredi 25 février dernier, le deuxième jalon à travers la rencontre avec les représentants des partis politiques en vue d’échanger sur le montant de la caution, s’annoncent cruciales pour les deux camps en compétition.
En effet, ragaillardie par la défaite de la coalition majoritaire, Benno Bokk Yakaar (Bby) dans plusieurs grandes villes dont Dakar, Rufisque, Bignona, Ziguinchor, Thiès et Kaolack pour ne citer que ces localités lors de ce scrutin local du 23 janvier dernier, l’opposition incarnée par la coalition Yewwi Askan Wi, s’est fixé un objectif tout à fait particulier lors de ces prochaines législatives. Il s’agit de s’efforcer à « imposer au président Macky Sall une cohabitation et le forcer à renoncer à un éventuel nouveau mandat » qu’il est accusé à tort ou à raison d’avoir l’intention de briguer à l’issue de ce scrutin.
Toutefois, même si cette défaite de la coalition majoritaire dans ces villes peut être considérée comme une aubaine pour l’opposition, rien n’est encore joué. La preuve, nonobstant la raclée subie par sa liste dans ces principales localités, le régime en place continue de clamer son hégémonie dans le pays. D’ailleurs, s’exprimant en marge d’une audience qu’il a accordée aux Imams et Oulémas du Sénégal au lendemain de ces élections, le Président Macky Sall a formellement réfuté toute idée de défaite. « Sur les 46 départements, on a gagné entre 36 et 37 départements. C’est plus de 80%. On ne peut pas perdre là où on n’a jamais gagné. Déjà, je n’ai jamais gagné Dakar. A Ziguinchor, c’est Abdoulaye Baldé qui a toujours gagné. Thiès a toujours été contrôlé par Idrissa Seck. A Mbacké, c’est le Pds qui a toujours gagné. Donc si je ne gagne pas dans ces localités, cela ne change rien », avait martelé le chef de l’Etat. Cette sortie aux allures d’une réponse à l’opposition, notamment les responsables de la coalition Yewwi Askan Wi, témoigne de l’enjeu de ces élections dont le grand défi demeure sans nul doute le système électoral du « raw gaddu » en vigueur.
En effet, si pour les élections municipales et départementales, le dialogue politique tenu sous la direction de feu le général Mamadou Niang, a permis un rééquilibrage du nombre de députés élus sur la liste majoritaire (45%) et ceux sur la liste proportionnelle (55%), tel n’est pas le cas pour les législatives. En effet, sur les 165 sièges en jeu, seuls 60 sont réservés au scrutin proportionnel sur une liste nationale. Les 105 sièges restants sont tous réservés au scrutin majoritaire et sont répartis comme suit : 15 pour la diaspora et 90 pour les 45 départements lors des dernières législatives.
Nando Cabral GOMIS