Nous attendons depuis les locales, le remaniement du nouveau gouvernement. Malheureusement, il n’est pas encore mis en place. Certes, oui, nous comprenons que la coupe d’Afrique remportée avec brio par nos vaillants lions ait pu regarder les choses et qu’il était inapproprié de l’installer avant les élections locales, mais, il est temps de s’y atteler.
Nous apprenons par voie de presse, d’un organe sérieux, qu’il sera mis en place probablement durant la première semaine du mois de mars et qu’il sera certainement ouvert à l’opposition dont certains de ses membres pourraient y siéger.
Eh bien, nous pensons que l’opposition n’y a pas sa place. Elle n’a rien a faire dans le nouveau gouvernement. Tout au plus, sa présence pourrait juste constituer une sorte de déclic psychologue d’ordre communicationnel, pour tranquilliser les esprits. L’idée serait de susciter l’espoir, de faire rêver et surtout de faire croire que les problèmes seront pris à bras le corps.
Mais, en réalité, il ne sera rien. En cinq mois, qu’est-ce qu’un gouvernement pourra faire? Car, probablement, en août, après les législatives, il faut sinon un remaniement du moins un réaménagement. D’ailleurs, l’opposition rêve de pousser la majorité à une cohabitation, ce qui impliquerait même la nomination d’un nouveau Premier ministre et la mise en place d’un autre gouvernement.
C’est dire que la tâche de l’opposition est de rester dans l’opposition. A chacun son rôle. Et après le choc du ralliement du premier leader de l’opposition au pouvoir, les sénégalais ne souhaiteraient pas voir d’autres leaders politiques estampillés « opposants » rejoindre maladroitement la majorité en acceptant d’entrer dans un gouvernement où ils n’ont rien n’à y faire. Car ils n’y apporteront aucune plus-value. Ce serait juste un partage du gâteau comme en de pareils cas. Car, le Sénégal n’est pas en crise. Et le pouvoir doit gouverner et l’opposition s’opposer. C’est dire que ceux qui seront ainsi cooptés n’auront fait que montrer qu’ils ont transhumé et d’une façon soft mais réelle.
Si l’opposition continue à flirter avec le pouvoir de cette façon, elle finira par perdre toute crédibilité car désormais comptable du bilan. Or, à quelques mois des législatives et à deux années de la présidentielle ce serait bien dommage. Comme quoi, le Sénégal a besoin d’une opposition forte et crédible.
Assane Samb