« Allons-les gars, gai, gai. Allons les gars, gaiement. Allons-les gars, gai, gai. Allons- les gars, gaiement !!! ». Il ne faut surtout pas rompre la magnifique euphorie qui s’est subitement installée dans ce charmant pays depuis le 6 février dernier. Une date historique. Depuis le temps qu’on attendait ce moment, nous avons toutes les raisons de nous lâcher. Maintenons la cadence pour ne pas laisser s’évaporer cette douce folie qui a donné de l’entrain au Chef, jusqu’à faire sa déclaration d’amour à sa bien-aimée épouse devant ses hôtes de marque.
Quelle galanterie ! Il n’avait pas de raison à bouder son ravissement. Surtout qu’il s’est trouvé une nouvelle virginité politique après les événements de mars 2021, l’un des plus gros mensonges de notre histoire politique. Sous les feux des projecteurs, le pays s’est retrouvé dans une belle ambiance festive. Musiques et danses à gogo en attendant la présentation de la coupe dans les régions pour poursuivre la fête et divertir sa jeunesse avec laquelle il s’est réconcilié. Du pain et des jeux ! Dans un environnement aussi idyllique, pendant lequel on gâte sportifs et musiciens, il ne serait pas commode de dire aux enseignants que le pays ne dispose pas d’argent. Tant pis si l’année scolaire devient blanche. Nous sommes dans le temps de la fête qui n’est pas si près de se dissiper.
Preuve qu’ils ne font pas de la crise scolaire une priorité, la rencontre entre Gouvernement et les Syndicats du G7, initialement prévue ce jeudi, a été reportée à demain pour des raisons de calendrier. L’école pourra toujours attendre. Elle ne constitue pas une urgence. Ce, malgré plus de deux mois de grève si bien que les élèves ont décidé de se faire entendre aujourd’hui. Bien entendu, il n’y a pas que les élèves et les enseignants à rouspéter. Les syndicats de la Santé sont dans la procession. Et bientôt on entendra la voix du peuple face à la cherté de la vie. En ce moment-là, ils redescendront des nuages où ils sont juchés depuis le 6 février. Mais ne gâchons pas la fête !
KACCOOR BI