Aujourd’hui, l’école est secouée par une grève des enseignants qui réclament un meilleur traitement salarial. Mais, l’école est aussi frappée par des problèmes de manuels, d’équipements des labos, selon une étude de «Ressources éducatives».
Le constat est accablant : insuffisance des manuels d’apprentissage, inadéquation des laboratoires … Tels sont entre autres, les goulots qui freinent le bon déroulement des apprentissages dans notre pays, d’après les résultats de l’analyse diagnostique de stratégies de production et de diffusion des ressources éducatives au Sénégal, qui s’inscrit dans le cadre du projet «Ressources éducatives». «Cette analyse nous a permis de voir les différentes difficultés», a insisté mardi Bineta Bâ Kâ, cheffe de la Division édition et manuels scolaires à l’Ineade, lors de l’atelier de restitution.
«D’abord, les manuels sont insuffisants à l’élémentaire. On a observé une pénurie chronique au moyen. Maintenant au secondaire, il y a une extrême rareté qui est observée. Nous avons constaté que les laboratoires dans les établissements, s’il en existe, ne sont pas fonctionnels, faute d’intrants», a-t-il dévoilé comme résultat. «Globalement, la norme, c’est un manuel par élève. Ce n’est pas respecté, alors que l’élémentaire est plus pourvu en manuels que le moyen-secondaire. Au moyen, on a parfois presque 4 manuels pour 10 élèves. Au secondaire, c’est parfois un manuel pour 100 élèves dans certaines localités», a poursuivi Mme Kâ, par ailleurs membre de l’équipe technique auteure du premier rapport d’évaluation.
«L’amélioration de la qualité des services d’éducation et de formation, un des axes stratégiques de notre plan sectoriel, passe par l’inscription des ressources éducatives, dont celles numériques, au centre de notre politique éducative», a souligné pour sa part Aminata Dieyna Ndiaye, ayant présidé la rencontre au nom du Secrétaire général du ministère de l’Education nationale. Elle s’est réjouie du projet «Ressources éducatives», qui va permettre de déceler les points faibles afin d’y amener les corrections nécessaires. Comme la mise en place d’un système de financement endogène des ressources éducationnelles, d’un plan de formation des enseignants à l’utilisation de ces ressources, sans oublier de gestion de ces manuels scolaires. Ce sont ainsi, selon Mme Kâ, des recommandations à réaliser pour renverser la tendance.
Pour Guillaume Husson, chef du secteur Education du Bureau régional de l’Unesco pour l’Afrique de l’Ouest et du Sahel, il faudra renforcer le dialogue avec le ministère de l’Education nationale du Sénégal, pour développer une stratégie ou des stratégies visant à renforcer la politique nationale en vue de produire des ressources éducatives en abondance, de qualité et qui soient à moindre coût. Le projet se déroule dans 16 pays, en Afrique subsaharienne francophone.
Les résultats du diagnostic ont porté sur les trois pays pilotes que sont le Sénégal, le Burkina Faso et le Togo. «Ressources éducatives» et ses partenaires comptent ainsi mutualiser les actions dans les 16 pays concernés, pour la production de ressources pertinentes à moindre coût. Il sera aussi question de contextualiser les productions en fonction des réalités dans chacun des pays.